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Une des des solutions envisagée pour "sauver" la biodiversité, c'est de pratiquer ce qu'on appelle le "ré-ensauvagement". Autrement dit : permettre le retour de portions de territoires à l’état sauvage, tant pour la faune que pour la flore... et ça se fait déjà chez nous.
Au cœur du massif forestier de Saint-Hubert, on retrouve un espace protégé. Depuis 6 ans, le projet Nassonia couvre un territoire d'environ 1700 hectares. On y pratique le réensauvagement : la volonté de laisser la nature à l'état sauvage avec moins d'activité humaine.
"Ça passe par laisser le bois mort qui va servir de source alimentaire pour, par exemple, des insectes xylophages, des insectes qui consomment le bois. Ça va servir de refuge pour un tout tas d'espèces, même des mammifères", explique Fanny Cloutier, responsable scientifique du projet. Pour un ré-ensauvagement optimal, un principe : offrir un peu d'aide à la nature, avec, par exemple, la création de mares.
Dans ce massif, des arbres ont été abattus pour obtenir un espace ouvert dans une forêt très dense. "On va pouvoir avoir des poches ouvertes qui permettent d'avoir des lisières aussi, où c'est des zones riches en biodiversité. Et avoir cette mosaïque d'habitats qui permettent d'avoir une plus grande diversité biologique", note la responsable.
Le réensauvagement, c'est le "re-wilding" en anglais. Depuis les années 90, il se développe un peu partout à travers le monde et est présenté comme une solution parmi d'autres pour restaurer la biodiversité. "L'idée du ré-ensauvagement, c'est de restaurer des processus naturels. Donc on parle de la chaîne trophique, de la chaîne alimentaire, du bois mort jusqu'au grand prédateur. Cela prend bien sûr du temps parce qu'il faut dialoguer avec de nombreux acteurs", Corentin Rousseau, biologiste.
Avec des freins parfois : des producteurs de bois mécontents ou des riverains à convaincre. Grâce au projet Nassonia, des batraciens sont de retour. À l'avenir, d'autres espèces animales, plus imposantes, pourraient être réintroduites. "On peut pousser à la réintroduction de vrais architectes des forêts, comme l'espèce du bison européen. L'intérêt est vraiment de ramener vers une forêt le plus possible, vers une forêt qui était ancestrale et qui se débrouillait par elle-même", explique Fanny Cloutier.
Avec la nécessité d'être patients, les responsables du projet Nassonia ont l'intention de superviser le territoire durant plusieurs décennies.