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Il y a dans l’air une odeur de fête. Notre équipe est partie à la recherche d'un sapin de Noël le plus vert du pays et a rencontré Anne-Sophie de Wouters, productrice de sapin bio à couper soi-même.
"Je vais vous passer la scie. Bien couper uniquement ceux qui ont une étiquette, c'est vraiment important. Et bien couper au-dessus des branches les plus basses", explique-t-elle.
Ici, les sapins ne meurent jamais. Les clients sont invités à les couper un peu plus haut que d’habitude. Pour leur laisser l’occasion de repousser les années suivantes. "On voit un sapin qui a été coupé l'année dernière : en lui laissant les branches, il y a des petites pousses qui se créent et donc, il va refaire un nouveau sapin sur cette même souche", ajoute la productrice.
Dans cette exploitation bio, les produits chimiques sont interdits. On compte sur la faune et la flore pour éloigner les parasites : "On met des bandes fleuries entre les sapins pour attirer les syrphes, les coccinelles et tout ça qui vont gérer les problèmes de pucerons, c'est quand même pas négligeable dans les sapins de Noël."
Le cas du sapin en pot
Pour limiter l’impact environnemental de leur sapin, certains les choisissent en pot pour les replanter après les fêtes. Une fausse bonne idée explique Anne-Sophie : elle participe à l’appauvrissement des sols, mais a aussi peu de chance de fonctionner.
"La racine du sapin est à peu près équivalente à la taille du sapin, donc si vous achetez un sapin dans un petit pot qui fait 20 cm de diamètre, les chances de reprise sont quand même très très faibles", note Anne-Sophie de Wouters.
Le sapin en plastique réutilisable : vraiment plus écolo ?
Autre idée reçue : les sapins en plastique réutilisables seraient plus écologiques. C’est plutôt faux, explique Anne Sophie. "Pour rentabiliser un sapin en plastique et son empreinte carbone, il faut l'utiliser pendant 16 ans, je crois. Et très rares sont les gens qui atteignent cette moyenne d'utilisation de leur sapin sans en avoir marre d'avoir toujours le même chaque année", déclare-t-elle.
Ici, on vient donc couper son sapin bio en famille. Il faut compter une trentaine d’euros. Couper son sapin, c’est d’abord une activité physique, mais aussi une garantie de fraîcheur.
"Le couper soi-même, on sait quand on l'a coupé. Il n'y a rien à redire, il a été bien enraciné, il a eu de l'eau jusqu'à la dernière minute", ajoute encore Anne-Sophie.
Autre idée de sapin : l'arbre circulaire
Le sapin le plus vert du pays a peut-être une autre couleur. Dans une entreprise de travail adapté, on propose un arbre circulaire. "L'idée, c'est de récupérer des bois qui sont voués à être jetés", explique Eric Frère, responsable menuiserie dans une entreprise de travail adapté.
La matière première de ces sapins, ce sont des poutres de chantier déclassées. "Le but de cette récupération, au-delà de la logique écologique, il y a la création d'emplois pour des personnes considérées comme différentes", explique-t-il.
Au total, l’activité permet de fournir de l’emploi à 6 menuisiers extraordinaires comme Bryan et Youssif : "C'était des bois qu'on jetait à la poubelle et dont on ne pouvait rien faire, et nous, on a pu faire quelque chose de beau avec", lance le premier. "On est contents pour toutes ces familles qu'on rend heureux", dit l'autre.
Ces initiatives locales contrastent dans un paysage du sapin belge essentiellement tourné vers l’exportation. 85% des arbres cultivés chez nous sont envoyés à l’étranger.