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Élections 2024: l'environnement est-il encore un enjeu politique majeur?

C’est une étude du très sérieux Bureau du Plan qui l'affirme: la Belgique est en passe de manquer ses objectifs climatiques pour 2030. L’environnement avait été un marqueur de la campagne de 2019 à l’époque des marches pour le climat. À 2 jours des élections, force est de constater que le climat politique est différent. Comment l’expliquer?

Le 9 juin, nous élirons les responsables politiques qui dirigeront le pays jusqu’en 2029. La Belgique sera alors à la veille d’un cap climatique important: 2030. La date à laquelle nous devrons avoir divisé par deux nos émissions de gaz à effet de serre.

Aujourd’hui, l’environnement est douzième dans le classement des thèmes qui comptent pour les électeurs, selon le Grand Baromètre RTLinfo, Ipsos, Le Soir.

Une situation qui inquiète Arnaud Collignon de l’association Canopea. La coupole des ONG environnementales wallonnes a demandé aux partis francophones de prendre position sur 38 mesures qu’elle juge prioritaire. Les réponses réservent d’abord une bonne surprise: "Tous les partis sont plus intéressés par la question qu'ils ne pouvaient l'être il y a quelques années."

La vitesse sur les routes, une mesure qui coince

Parmi les mesures proposées, il y en a qui font consensus comme investir plus dans des réseaux de transports en commun efficaces et accessibles. D'un autre côté, il y a celles qui créent la polémique: "Là où le bât blesse, là où il y a une grosse différence selon les programmes de partis, c'est vraiment sur les mesures qui sont considérées comme étant moins populaires. La vitesse sur les routes, c'est un bon exemple", explique Arnaud Collignon.

Sur la taille de l'enjeu, il y a encore de l'incompréhension

Sur base des résultats, Canopea imagine trois futures coalitions wallonnes possibles. Une coalition de centre-gauche dans laquelle 28 mesures environnementales font consensus. La coalition sortante qui pourrait s’accorder sur 13 mesures et une coalition de centre-droit d’accord sur 10 mesures proposées.

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Dernière conclusion de l’exercice: certaines thématiques environnementales sont difficiles à appréhender pour les partis politiques du pays.

"Sur la taille de l'enjeu, c'est sûr qu'il y a beaucoup de choses qui sont encore incomprises, même si on observe véritablement une amélioration depuis plusieurs années. C'est encore certainement le signe des manifestations sur le climat qui ont eu lieu en 2019 et qui ont forcé les partis politiques à se poser véritablement la question de l'environnement", ajoute encore Arnaud Collignon.

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"Il est important que les décideurs comprennent les enjeux"

Mieux former les responsables politiques, c’est justement l’ambition de Julien Descampe. Ce professeur en Haute école organise des formations ludiques sur le climat. Avec plusieurs bénévoles, il s’est mis en tête de proposer cette animation aux responsables politiques.

"Les décideurs politiques n'ont pas toujours le temps de lire les 6.000 pages des rapports du GIEC. Il est par contre important qu'ils puissent comprendre les enjeux du monde dans lequel on vit."

En 2 ans, une quinzaine de "fresques du climat" ont été organisées avec des administrations communales ou des sections locales de l’ensemble des partis francophones.

L’association Shifters Belgium plaide pour que de telles formations soient, un jour, proposées à l’ensemble des élèves et des travailleurs partout en Belgique.

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