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La commission Education du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé mardi soir à l'issue de sept heures de débats la réforme du calendrier scolaire, laquelle s'appliquera bien dès la rentrée 2022.
Évoquée depuis trente ans déjà, cette réforme entend mieux faire coller le calendrier scolaire avec les rythmes chrono-biologiques des enfants afin d'améliorer leurs capacités d'apprentissage et lutter ainsi contre les inégalités sociales. Dès la rentrée prochaine, une année scolaire s'appuiera désormais sur une séquence de 7 (6 au minimum, 8 au maximum) semaines de cours, suivies de deux semaines de vacances.
Les congés de Toussaint et de Carnaval passeront en conséquence de une à deux semaines. Les vacances d'été seront, elles, rabotées à sept semaines. Les classes débuteront dorénavant dès le dernier lundi d'août et s'achèveront toujours le premier vendredi de juillet. Le nombre total de jours de classe restera inchangé, à 182 par année.
Des conséquences
L'année scolaire 2022 commencera donc le lundi 29 août pour s'achever le vendredi 7 juillet. Et ce pour tout l'enseignement obligatoire, l'enseignement secondaire artistique à horaire réduit (ESHAR) et l'enseignement de promotion sociale. Ces changements ne s'appliqueront toutefois qu'à la seule Fédération Wallonie-Bruxelles. Les calendriers scolaires des Communautés flamande et germanophone resteront, eux, inchangés.
Tout comme celui de l'enseignement supérieur. Mardi, en commission, l'essentiel du débat entre majorité et opposition a d'ailleurs tourné autour des conséquences de cette désynchronisation des calendriers.
Cette situation risque en effet de compliquer sensiblement la vie des familles scolarisant leurs enfants dans deux Communautés différentes, des enseignants actifs dans des écoles pratiquant l'immersion, ou encore ceux actifs à la fois dans l'enseignement obligatoire et supérieur. Outre l'opposition PTB, les Engagés et DéFI, un député de la majorité, le MR Nicolas Janssen -qui scolarise lui-même ses enfants dans deux Communautés-, a lui aussi fait part mardi de sa "préoccupation" envers cette désynchronisation, mais sans remettre toutefois en question son soutien au texte.
Si on ne confirme pas cette réforme maintenant, on ne la fera jamais...
Appuyant la réforme sur le fond, les différents groupes d'opposition ont malgré tout déposé mardi une batterie d'amendements afin de reporter d'un an son entrée en vigueur pour permettre aux Communautés flamande et germanophone de s'aligner, et appliquer ainsi le nouveau calendrier dans l'ensemble du pays en même temps. Devant les députés, la ministre Caroline Désir (PS) a toutefois assuré, sur base des contacts qu'elle a eus avec ses homologues, qu'il n'y avait aucune chance de voir cette uniformisation sous cette législature.
Si la Flandre et la Communauté germanophone ont bien affiché un intérêt pour la démarche francophone, celles-ci n'en sont encore qu'au début de leurs réflexions, a-t-elle expliqué. "Si on ne confirme pas cette réforme maintenant, on ne la fera jamais...".
Sans surprise, tous les amendements en faveur d'un report de l'application de la réforme ont été repoussés par la majorité arc-en-ciel. L'opposition avait aussi demandé en début de commission à pouvoir auditionner la Fondation Roi Baudouin, qui avait mené un important travail d'analyse préalable sur cette réforme des rythmes scolaires. Mais là aussi, la majorité a fait barrage. Comptant pas loin de 300 articles, le projet de décret a finalement été approuvé mardi soir par la majorité PS-MR-Ecolo. L'opposition engagée (ex-cdH) s'est abstenue, tandis que le PTB a lui voté contre. Le texte devrait définitivement être approuvé en séance plénière dans 15 jours.