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Les voitures qui utilisent nos routes doivent payer une taxe de mise en circulation. En revanche, les vélos, eux, n'en paient pas. "Ne serait-il pas judicieux de faire payer une partie des aménagements pour cycliste avec une taxe? Je ne suis pas contre ces aménagements, mais pourquoi les véhicules motorisés payent et pas les cyclistes ?", s'interroge un alerteur qui nous a interpellés via le bouton orange Alertez-nous.
Lorsque nous tendons notre micro dans les rues de Bruxelles, la question divise: "Ils sont usagers de la route. Les routes doivent être entretenues. Les pistes cyclables aussi. Pour moi, ils devraient payer quelque chose", exprime la conductrice d'une voiture qui vise particulièrement les vélos électriques.
Pas de raison qu'ils ne paient pas
Pour une cycliste, c'est "non", pas de taxe pour les utilisateurs de vélos. Elle développe: "Alors, il faudrait plus investir dans tout ce qui est mobilité pour les vélos." Au volant de sa voiture, un homme partage son opinion à propos des cyclistes : "Ils utilisent la route comme nous tous. On a fait beaucoup de travaux pour qu'il puisse y avoir des vélos. Il n'y a pas de raison qu'ils ne paient pas".
Une taxe existait dans le passé
En résumé, il y a ceux qui voudraient qu'ils paient et ceux qui ne veulent pas de taxes supplémentaires. Il y a quelques décennies, il existait une plaque pour tous les vélos en circulation et une taxe y était reliée. La taxe a été instaurée en 1890. Luc Vinois est un collectionneur. Il se souvient d'une taxe d'une trentaine de francs belges par an, soit moins d'un euro: "On dit en Belgique que ce sont les cyclistes eux-mêmes qui ont demandé à un moment donné de lever une taxe pour essayer d'avoir de routes qui étaient en meilleur état." Une taxe supprimée en 1990. "Cette taxe a disparu d'abord parce qu'elle ne rapportait pas grand-chose. Il n'y avait plus de contrôles par rapport à l'immatriculation des vélos. Ensuite, le vélo dans les 90, il n'y avait pas beaucoup d'adultes qui roulaient à vélo, pas comme on connait maintenant."
Ces plaques sont réapparues en 2016 sur certains vélos. Les "speed pedelec" qui peuvent atteindre les 45 kilomètres heures.
Alors, tous les vélos pourraient-ils à nouveau être immatriculés et donc taxés? En Wallonie comme à Bruxelles, il n'en est pas question. "Pour l'instant, ce n'est pas à l'étude", informe Elke Van den Brandt, ministre bruxelloise de la mobilité. "On veut vraiment stimuler les gens à utiliser leurs pieds ou à rouler à vélo. Ce sont des manières qui rendent les gens eux-mêmes plus sains. Ca rend la ville aussi plus saine car il y a une meilleure qualité d'air. Les infrastructures pour les cyclistes et pour les piétons sont moins chères que pour celles pour les automobilistes."
L'an dernier, construire 40 kilomètres de pistes cyclables a coûté 7 millions d'euros à Bruxelles, soit 1,5% du budget mobilité dans la capitale qui s'élève à 473 millions d'euros.
Dans le secteur, une taxe vélo n'est clairement pas une option. L'imposer pourrait décourager les cyclistes pour finalement peu de profits. Filip Rylant est porte-parole de Traxio, la fédération de la mobilité. "Le bilan final ne sera pas très rentable. Ca va entrainer beaucoup de coût au niveau administratif et organisation alors qu'une telle taxe ne pourrait s'élever qu'à quelques euros. Finalement, ce sera beaucoup de peine, beaucoup de frais pour très peu de revenus."
D'autant que les voieries sont financées en partie par l'impôt général. Tous les contribuables financent les routes et donc les cyclistes aussi.