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Une réunion de concertation s'est tenue ce mercredi matin au SPF Emploi concernant la situation chez Audi Brussels. Les grilles de l'usine restent fermées et les ouvriers ne comptent pas reprendre le travail.
"Les grilles de l'usine d'Audi Brussels sont fermées et les ouvriers n'ont pas l'intention d'aller construire des voitures aujourd'hui", avait indiqué Dominique Bray, délégué principal CNE, ce mercredi matin. "Ils se sentent trahis et attendent un signe fort de la direction."
La direction souhaite que la production reprenne "normalement" jeudi, ce qui paraît "irréaliste" pour les syndicats, qui estiment qu'une reprise progressive serait plus appropriée dans le contexte actuel.
Les syndicats espèraient que la réunion de concertation permettrait d'ouvrir un "véritable dialogue social" et d'obtenir le paiement "rapide" des salaires, suspendu par la direction depuis lundi. "Suivant les décisions que la direction prendra et si les salariés n'obtiennent aucune garantie ou compensation, la situation pourrait dégénérer", avait averti M. Bray, appelant la direction à "être responsable" et à "mettre de l'argent sur la table".
La réunion, qui aura duré près de 3h, s’est terminée en début d’après-midi. Un délégué syndical a fait le point sur la situation. "On était venu pour discuter de deux thèmes : le paiement des trois jours pendant lesquels les travailleurs n’ont pas pu accéder à leur usine, et le deuxième point qui était d’évoquer une éventuelle reprise", explique-t-il.
C’est l’employeur qui empêche les travailleurs d’accéder à leur emploi
Les syndicats ont posé comme condition première le paiement des salaires, arguant que la situation actuelle résulte d'un lock-out imposé par la direction, et non d'une grève : "C’est l’employeur qui empêche les travailleurs d’accéder à leur emploi, donc c’est à l’employeur de les payer. Après avoir évoqué cela, la direction est venue avec des conditions complètement folles. Ils sont sur une autre planète. Ils demandent que les travailleurs travaillent durant tout le mois en fournissant de la quantité et de la qualité. Alors qu’ils savent qu’ils vont perdre leur emploi, juste pour avoir trois jours de salaire en contrepartie. La suite, ce sera une conciliation et une procédure judiciaire pour le paiement des salaires."
Les syndicats portent l'affaire en justice
La direction, de son côté, exige une reprise immédiate du travail dès jeudi, avec un retour à la normale tant en termes de volume que de qualité de production, à savoir 12 voitures par heure et deux équipes. Une exigence jugée "irréaliste" par les syndicats, qui préconisent un retour progressif à la normale.
Face à cette impasse, les syndicats ont annoncé leur intention de contester le lock-out devant les tribunaux. Lundi, les centrales syndicales avaient déjà mis la fédération des entreprises technologiques, Agoria, en demeure de faire respecter l'accord et mettre fin au blocage de la direction.
Le torchon brûle chez Audi. Alors que l'usine devait initialement reprendre sa production la semaine dernière après la pause estivale, l'annonce de l'arrêt de l'assemblage de nouveaux modèles a provoqué la colère des employés, qui ont débrayé. La semaine dernière, les syndicats ont en outre confisqué les clés de 200 voitures neuves. La direction a répliqué en fermant l'usine et en menaçant les travailleurs de poursuites pénales. Hier/mardi, les syndicats ont restitué les clés des voitures confisquées. "Pour nous, cet incident est clos", a alors indiqué la direction.