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Signé Giltay: voici pourquoi de plus en plus d’étudiants français viennent étudier en Belgique

Près de 950.000 lycéens français attendent les résultats de Parcoursup, le dispositif instauré il y a six ans pour accéder à l'enseignement supérieur. Et comme chaque année, il y aura de nombreux déçus obligés de choisir une autre formation que celle qu'ils voulaient vraiment.

Les résultats de Parcoursup sont tombés hier soir. La fin de l’attente pour de nombreux lycéens français, anxieux de savoir s’ils pourront entamer la formation supérieure dont ils rêvent.

Autrefois, en France, accéder à l'enseignement supérieur était relativement facile. Il suffisait de réussir l'examen du baccalauréat qui sanctionne la fin des études secondaires. Bac en poche, on pouvait aller s'inscrire dans l'université et la discipline de son choix. Il y avait des exceptions comme la médecine, soumise à un numerus clausus jusqu'en 2020. Et puis, bien sûr, le système des grandes écoles civiles et militaires soumises à concours l'Ecole normale supérieure, l'ENA, Polytechnique, Centrale, Saint-Cyr, Sciences Po, HSC, École d'ingénieurs, et cetera.

C'est toujours la crème de la crème, le creuset des élites françaises. Même les écoles de journalisme sont soumises à la règle du concours. Exemple à Lille 1200 candidats, 50 places. Ce système a été ramené de Chine par les jésuites au XVIIIᵉ siècle. Il est inspiré des examens du mandarinat. Mais pour le tout-venant, l'accès à l'université normale était très égalitaire.

Résultat : des milliers d'étudiants en sociologie, psychologie, lettres modernes, langues, histoire, arts plastiques, filmologie, communication, et cetera. Avec des amphithéâtres bondés et un fort taux d'échec, la vie étudiante exigeant une grande discipline individuelle. De surcroît, il existait un grand décalage entre les études suivies et le marché du travail. En clair, l'idée était que l'université, c'était fait pour se cultiver, se construire intellectuellement, mais pas forcément pour travailler tout de suite.

Certaines années, le système a planté

Une survivance des 30 Glorieuses, quand le chômage n'existait pas et que le nombre d'étudiants était dix fois moins élevé qu'aujourd'hui. C'est pourquoi, en 2018, le gouvernement a inventé Parcoursup, une plateforme web destinée à recueillir et gérer les vœux d'affectation des futurs étudiants de l'enseignement supérieur. Les vœux doivent être déposés dès le mois de mars et les résultats tombent au plus tard en juin.

Cette année, c'était donc hier soir, 19 h. D'où, une nuit de stress pour des centaines de milliers de lycéens. D'autant que certaines années, le système a planté face au nombre astronomique de connexions. Les candidats ont trois jours pour décider s'ils acceptent ou non la proposition qui leur est faite. Ensuite, la plateforme est mise à jour et jusqu'au mois de juillet, les étudiants ont une seconde chance.

L'an dernier, les deux disciplines les plus demandées étaient droit et psychologie. Beaucoup d'appelés et peu d'élus. Mais alors que font ceux qui n'ont pas obtenu la fac ou la discipline qu'ils désiraient ? Eh bien, ils vont s'inscrire en Belgique.

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