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Le nombre de naissances diminue régulièrement en Belgique depuis 1964. Il y a des variations mais c’est une tendance lourde.
Chez nous, l’âge moyen d’une mère à la naissance de son premier enfant est de 29 ans. Cet âge a augmenté de 2 ans depuis l'an 2000, et le nombre moyen d’enfants par femme - que l'on appelle aussi le "taux de fécondité" - est de 1,6. Ce chiffre connaît une diminution depuis 2010, soit depuis la crise économique. "Depuis des décennies il y a une baisse de fécondité en Belgique", note Marie Vandresse, démographe et économiste au Bureau fédéral du plan au micro de BEL RTL. "Comment expliquer cette baisse? Par l'évolution de la société en particulier l'augmentation du niveau d'éducation des femmes: les femmes font des enfants plus tard et elles intègrent de plus en plus le marché du travail", continue-t-elle. Aussi, la baisse de la mortalité infantile rassure les parents qui n'ont "plus besoin d'autant d'enfants pour assurer ses vieux jours".
Or le seuil de remplacement des générations - autrement dit le nombre moyen d'enfants par femme nécessaire pour qu'une population donnée conserve le même effectif - est de 2,1.
Le renouvellement des générations est assuré à la naissance si le nombre de filles dans la génération des enfants est égal au nombre de femmes dans la génération des parents
"Les études montrent qu'en général, quand il y a une crise économique, cela génère une incertitude, et on constate une baisse des naissances", explique Marie Vandresse. Avant de poursuivre: "C'est une histoire de confiance aussi, et la confiance est liée à la stabilité de l'emploi et la stabilité des revenus. Il y a aussi l'impact du climat où de plus en plus, chez les jeunes sont en train de se demander 'Est-ce que ça vaut la peine de faire un enfant dans un monde qui devient de plus en plus compliqué en niveau climatique'?"
En régions
Depuis 1984 la fécondité wallonne était systématiquement supérieure à celle de la Belgique jusqu’en 2007. Entre 2003 et 2010 Bruxelles a connu une fécondité élevée, mais ensuite elle a rejoint le niveau plus bas des autres régions.
En France
La France, qui compte 68 millions d’habitants, a connu l’an dernier le plus faible nombre de naissances en un an depuis 1946: 723.000 naissances ont été comptabilisées soit 19.000 de moins qu'en 2021.
La différence entre le nombre de naissances et de décès, est cependant resté positif (+56.000 personnes).
Le recul des naissances s'explique principalement par la baisse de la fécondité. Le taux de fécondité s'est établi l'an dernier en France à 1,80 enfant par femme, contre 1,84 en 2021.
En Chine
En 2022, la Chine a enregistré plus de décès que de naissances, ce qui n'était pas arrivé depuis 60 ans.
La population chinoise a baissé et représente désormais 1,4 milliard d'habitants. La principale explication est la baisse de la natalité. De nombreux Chinois ne souhaitent pas donner la vie, souvent pour des raisons économiques.
En 1963, le nombre d'enfants par femme en Chine s'élevait à 7,5, contre 1,15 en 2022.
Pourtant, la Chine a mis fin à sa politique de l'enfant unique, entrée en vigueur en 1979. Ses conséquences sont encore présentes.
La Chine est le seul pays où il y a plus d'hommes que de femmes. La baisse de la population pourrait pénaliser l'économie avec plus de retraites à payer et moins de croissance pour le pays.
Dans le monde
La baisse de la natalité est généralisée dans le monde. La tendance touche les pays pauvres et émergents tout comme les pays riches.
Dans ces pays riches, on assiste également à un vieillissement de la population, ce qui constitue un problème important pour le paiement des pensions et les coûts en soins de santé. "On a progressivement moins de personnes d'âge actif pour soutenir la population de 65-67 ans et plus", souligne Marie Vandresse. Il faut donc ajouter à la baisse de la natalité l'augmentation de l'espérance de vie. "C'est l'effet papyboom, les générations nées après la Seconde guerre mondiale sont toutes aujourd'hui dans les 67 ans et plus. Dans les 20 prochaines années, on aura une population avec moins d'enfants et plus de personnes âgées, il y aura moins de personnes en âge de travailler et donc moins de personnes pour financer les pensions", conclue-t-elle.