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Il y a près d’un an, le 7 octobre 2023, le Hamas lançait une attaque contre Israël. Une guerre avec des répercussions partout dans le monde. Y compris sur la communauté juive de Belgique, qui compte environ 30.000 personnes.
Les 30 000 Juifs de Belgique, principalement répartis entre Anvers et Bruxelles, se sentent donc en danger. Agressions, menaces verbales ou écrites sur les réseaux sociaux, depuis près d'un an, ils craignent d'afficher leur appartenance religieuse. "Hors de question de se promener avec une kippa, donc ils mettent une casquette. Pas question d'afficher une étoile de David", souligne Yves Oschinsky, Président du CCOJB (Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique. "De nombreux Juifs retirent les mezouza (objet de culte juif placé à l'entrée d'une demeure, ndlr) à l'entrée de leur maison, leur nom de leur sonnette d'appartement..."
90 signalements en deux mois
L’UNIA (service public indépendant de lutte contre la discrimination et de promotion de l'égalité des chance) et d’autres organismes ont enregistré une hausse des actes antisémites: 90 signalements en seulement deux mois qui ont suivi le 7 octobre. Depuis, les chiffres se sont stabilisés. "On a environ six signalements par mois et avant on était sur une moyenne de cinq, donc on n'est pas sur une forte augmentation", précise Camille Chiavetta, collaboratrice chez UNIA.
Ces actes apparaissent sous forme de tags, de profanation de lieux de culte et de maisons particulières, mais aussi des agressions physiques (cependant peu nombreuses) et surtout des agressions verbales (menaces de mort, insultes, principalement sur les réseaux sociaux).
Selon une étude de l’Institut Jonathas, en collaboration avec Ipsos, la société belge reste très marquée par des préjugés antisémites stigmatisant la communauté juive. Elle tire surtout la sonnette d’alarme sur l’amalgame fait entre les juifs de Belgique et la guerre Israël/Gaza. "Certains comparent ce qui se passe à Gaza avec ce qui s'est passé pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui est évidemment inacceptabe", affirme Viviane Teitelbaum, Secrétaire générale de l’Institut Jonathas (centre d’études et d’actions contre l’antisémitisme en Belgique).
Aujourd’hui, la communauté juive de Belgique continue de craindre des représailles, et se questionne sur sa place, ainsi que son avenir qui lui semble de plus en plus compromis. Certains membres de la communauté envisagent même de quitter le pays.