Partager:
10.000 à 25.000 personnes sont attendues dans les rues de Bruxelles ce mardi matin. Une manifestation qui veut dénoncer, entre autres, le manque de personnel dans les hôpitaux. Invitée du 7h50 de Bel RTL, Isabelle Linkens, directrice de plusieurs hôpitaux du groupe Jolimont, soutient les manifestants et détaille pourquoi les revendications ont besoin d'être entendues.
"Des ouvertures de postes qui mettent du temps à être remplies, des difficultés à trouver des candidats dans des délais suffisamment courts, des candidats de bonne qualité également. Parfois des conditions financières qu'on ne sait pas offrir par rapport à d'autres hôpitaux", déplore-t-elle.
Ce manque de personnel et de moyen se répercute inévitablement sur les patients. Jusqu'à 10% des lits sont fermés à cause de cette pénurie dans certains hôpitaux, une situation dont sont épargnés les établissements gérés par Isabelle Linkens. "C'est devenu très rare. On ne reporte pas d'intervention ni de consultation, mais on voit que dans d'autres institutions il y a des lits fermés, des urgences qui débordent et des interventions qui sont reportées."
La crise du Covid a permis de débloquer un "fond blouses-blanches" de 400 millions d'euros annuels. Ce fond est justement destiné à améliorer les conditions de travail du personnel hospitalier et en recruter. Mais avoir ces fonds à disposition ne résout pas tout le problème : "La difficulté, c'est de trouver les bras pour nous aider. Pour notre groupe, c'est l'équivalent de 90 ou 100 employés à temps plein qu'il a fallu trouver. Mais ils ne sont pas forcément disponibles sur le marché."
"On a pas mal d'équipes qui ont abandonné le métier pendant ou après la crise du Covid, des écoles [d'infirmiers] qui ne remplissent plus autant qu'avant, on l'a vu ici en septembre 2022. C'est un métier qui passionne, mais qui est devenu difficile. Le pourcentage de personnes qui font une carrière est devenu très faible donc on n'a plus ces bras sur le marché pour venir remplir ces emplois qui étaient offerts et soutenus par le gouvernement. Donc on n'a pas trouvé les bras nécessaires pour venir aider les équipes sur le terrain", regrette encore la directrice des hôpitaux de Lobbes, Nivelles et Tubize du groupe Jolimont.