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"On ne va plus travailler pour vivre mais pour survivre": 5.000 militants en Wallonie et à Bruxelles

La FGTB a mobilisé ses militants aujourd'hui à moins d'une semaine des élections. Le syndicat a organisé des rassemblements un peu partout en Belgique, notamment à Mons. Objectif? Demander aux différents partis de continuer à investir dans les services publics après le 9 juin.

Plus de 5.000 militants de la FGTB ont manifesté dans plusieurs villes wallonnes ainsi qu'à Bruxelles pour dénoncer les nouvelles règles d'austérité budgétaires votées fin avril par le Parlement européen. Selon le syndicat socialiste, ce "plan" d'austérité pourrait porter un "coup fatal" aux hôpitaux, à l'enseignement, aux services publics, mais également aux soins de santé et à la sécurité sociale.

"Il faut bien se rendre compte que 30 milliards c'est 10% du budget de l'état et de la sécurité sociale. C'est rigoureusement impossible, c'est un bain de sang social. Donc le message est double, non à l'austérité, oui à une réforme fiscale", a réagi Thierry Bodson, président de la FGTB.

Tous les secteurs étaient représentés, tous défendaient la sécurité sociale. Jennifer travaille dans les titres-services, elle craint des répercussions sur son emploi. "Bien sûr qu'on est impactés, on est déjà un secteur de bas salaire au départ. Donc si on vient encore nous raboter quelques centimes à gauche, à droite sur chaque travailleur, on ne va plus travailler pour vivre mais on va simplement travailler pour survivre", nous explique-t-elle.

La FGTB avance aussi d'autres mesures comme les pièges de l'extrême-droite et l'impôt sur la fortune. "Mes camarades ont joué la noblesse pour bien dire qu'en tout cas eux ce qu'ils veulent effectivement, c'est qu'on ne touche pas à leur portefeuille et donc tous les syndicalistes qui sont là derrière veulent nous renverser pour qu'on puisse effectivement payer un peu d'impôt", a fustigé un autre manifestant.

Un message destiné aux politiques mais surtout à la population à quelques jours des élections. "Et donc on est ici pour dire aux électeurs, attention dans une semaine vous avez le droit de voter, c'est même une obligation et donc en fonction des choix que vous allez poser, une fois que vous serez dans l'isoloir, les recettes qu'on appliquera après en termes d'austérité ou pas, elles seront différentes", a indiqué Myriam Delmée, présidente du SETCa.

3.000 personnes à Mons

Des mobilisations ont eu lieu un peu partout en Belgique. La Ville de Mons a connu la plus forte mobilisation avec 3.000 manifestants venus des régionales du Centre, de la Wallonie picarde et de Mons-Borinage. Ils ont défilé de la gare jusqu'à la Grand-Place, scandant "Nous ne paierons pas" et "Stop à l'austérité".

Ils attendent des réponses et surtout des actions... De la part des politiques, en investissant dans la sécurité sociale, les services de soins de santé, ainsi que dans les services publics. Mais ils attendent surtout une action et une réaction des citoyens, puisque c'était un petit peu le public cible de cette mobilisation aujourd'hui.

C'est d'ailleurs pour ça que le cortège est parti de la gare de Mons, a traversé toute la ville et est arrivé ici sur la Grand-Place de Mons. Ils avaient des drapeaux, des pancartes, des banderoles pour faire passer leur message. "Non à un gouvernement sans la gauche, non à une politique d'austérité budgétaire".

Le réseau Tec-Liège-Verviers perturbé

À Liège, plusieurs dizaines d'affiliés se sont rassemblés place St-Paul, perturbant le réseau du Tec-Liège-Verviers. Des tracts ont également été distribués à la gare de Liège-Guillemins, au CHR de la Citadelle et au centre commercial Médiacité. "Notre message aux partis politiques est clair, que ce soit au niveau wallon, au niveau fédéral et au niveau européen: nous ne voulons pas de votre austérité et nous n'allons pas nous laisser faire", a lancé Jean-François Tamellini, secrétaire général de la FGTB wallonne, ajoutant que l'enjeu des élections du 9 juin prochain était "crucial".

500 activistes à Namur et 600 à Verviers

Environ 500 activistes ont également afflué à Namur, démarrant de l'avenue Fernand Golenvaux pour déambuler dans la capitale wallonne. Une grande banderole "30 milliards d'euros d'économies, nous ne paierons plus" a été déployée sur la citadelle.

Selon la FGTB, les prochaines élections seraient "capitales" pour orienter les politiques permettant de dégager ces montants conséquents. Les représentants des syndicats ont appelé à voter dimanche pour les partis progressistes. Ces derniers augmenteraient "les recettes via une taxation plus juste" et investiraient "dans les services publics et le bien-être social", au contraire de la droite qui "tenterait de réduire les dépenses en coupant dans les soins de santé, les allocations de chômage et les services publics".

A Verviers, enfin, 600 militants ont défilé pour exprimer leur mécontentement face à ces mesures budgétaires européennes, selon les chiffres de la FGTB.

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