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Le pape François a demandé pardon aux victimes d'abus sexuels au sein de l'église. Il a qualifié ces actes de "honte", des mots jamais utilisés auparavant. Mais comment réagissent les personnes concernées ?
Les victimes d'abus sexuels présentes n'ont pas applaudi à l'arrivée du pape François à Laeken. L'image est parlante. Ensuite, elles ont écouté attentivement le Saint-Père déclarer que ces agressions sont une honte et que l'Église doit demander pardon. Emmanuel en a été la cible. Il livre ses premières impressions. "Je suis quelque peu agréablement surpris que l'on ait prêté attention aux victimes. Je pense aussi que le mal a été identifié dans une certaine mesure, qu'il a dit qu'il n'est plus possible de détourner le regard", indique Emmanuel Henckens, victime d'abus sexuels.
Rien ne change.
D'autres sont beaucoup moins satisfaits des propos du pape. C'est le cas de Gabriel, abusé à l'âge de 13 ans par un abbé au collège. Il estime qu'il n'a pas été suffisamment loin. "Si on écoute, rien ne change. En fait, Jean-Paul II ne faisait rien. Celui-ci, il parle. À part le fait qu'il demande pardon, ce qui est gentil. Il m'a envoyé son nonce apostolique en 2022, je crois, pour me dire la même chose. Mais il n'y a rien qui change dans la manière dont il nous perçoit, dont il s'adresse à nous. Il ne vient pas proposer des choses concrètes", précise Gabriel Fripiat, lui aussi victime de violences sexuelles.
Du côté du Centre d'Action Laïque, on prend acte des paroles du pape. Mais ce sont des actes qui sont attendus : "1. Accompagner de manière radicale les victimes dans leur reconstruction. 2. De prévenir pour qu'il n'y ait plus ces violences sexuelles au sein de l'institution. 3. De punir et de mettre de côté ces prêtres pédophiles", déclarait le directeur adjoint du centre d'études du Centre d'Action Laïque.
Si le chemin pour le pardon et la réconciliation est encore long, le message du pape a bien été entendu par les victimes.