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La trentaine de femmes et les dix enfants relogés mardi au centre d'accueil d'urgence Ariane, après avoir été expulsés de l'ancien hôtel Monty à Woluwe-Saint-Lambert, vivent dans des conditions "inacceptables", ont rapporté jeudi le Comité des femmes sans papiers et des collectifs de soutien dans un communiqué. Le bâtiment, réquisitionné par le bourgmestre Olivier Maingain dans l'attente d'une solution durable trouvée par la Région, ne comporte ni cuisine, ni douches et n'est pas sécurisé.
L'expulsion du groupe de femmes de l'hôtel Monty, menée mardi à l'aube, a été "d'une violence morale, mais aussi physique extrême pour les personnes concernées". "Aujourd'hui, nous constatons que les conditions dans lesquelles ces femmes sont 'accueillies' au centre Ariane sont inacceptables", a pointé le Comité des femmes sans papiers, qui organisait l'occupation de l'hôtel Monty. Il déplore les "fausses solutions" d'Olivier Maingain.
L'interdiction d'utiliser les containers de douches situés à l'extérieur du bâtiment, les obligeant à se rendre au CPAS où les accès sont restreints, et l'impossibilité de cuisiner sont également dénoncées.
"Les allées et venues de ces femmes sont contrôlées et la porte est fermée de manière aléatoire par un vigile, les privant de leur autonomie. L'électricité est coupée la nuit, ajoutant une couche non-nécessaire d'infantilisation et de contrôle sur le groupe." Enfin, l'aile du bâtiment occupée par les femmes n'est "pas sécurisée" et reste "ouverte à l'arrière en permanence".
Ces conditions pénibles "mettent en péril la cohésion du groupe, poussant les femmes à chercher des solutions individuelles - même si précaires - pour retrouver un minimum de dignité", peut-on encore lire dans le communiqué.
Le Comité des femmes sans papiers enjoint "toute personne, élu ou électeur, à s'opposer fermement à ce que ce traitement dégradant perdure et à exiger des responsables politiques qu'une solution pérenne soit trouvée dans les plus brefs délais".