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"Le cerveau se dégrade quatre fois plus": cet expert alerte sur la consommation d'alcool chez les mineurs

Boire de l'alcool trop jeune peut avoir des conséquences sur le reste de sa vie. Raison pour laquelle il faut y être très vigilant.

Philippe Devos, directeur général de la Fédération Unessa (Fédération nationale des associations médico-sociales), était invité par Benjamin Maréchal pour réagir à un sujet dans son émission "Ils sont dans le journal", sur bel RTL. 

L'histoire est celle d'une jeune fille de 15 ans, retrouvée ivre par sa mère à la terrasse d'un café. Larguée par son petit ami, elle a voulu combattre son chagrin en allant boire des verres avec ses amis. 

"Je m'inquiète sur le niveau de consommation et le fait qu'elle aurait pu avoir un accident", réagit d'abord Philippe Devos. Au delà de l'aspect légal de la situation, la vente d'alcool est interdite aux mineurs de moins de 16 ans, l'aspect sanitaire alerte le docteur. 

Si le spécialiste, qui travaille également en hôpital, s'inquiète, c'est en grande partie à cause des dommages que provoque l'alcool chez les jeunes de cet âge. 

"Le problème, c'est qu'à 15 ans, le cerveau est en pleine maturation, en pleine construction. Il est donc beaucoup plus sensible à l'alcool, il se détruit quatre fois plus qu'à 18 ans. Ce n'est pas du tout la même chose de boire de l'alcool à 15 ans qu'à 19 et la bière, c'est de l'alcool. Il y a la même quantité d'alcool dans un verre de bière que dans un shoot de tequila donc il ne faut pas croire que c'est parce que c'est de la bière que c'est moins dangereux. Il faut rester extrêmement vigilant chez les moins de 16 ans et les moins de 18 ans pour l'alcool. Ils ont une fragilité du cerveau qui augmente le risque de dépendance à l'âge adulte s'ils consomment à cet âge-là. C'est un double mauvais service qu'on leur rend."

Plongé au cœur du secteur hospitalier, Philippe Devos a déjà pu constater "des comas éthyliques de jeunes de cet âge-là, des accidents et autres". Il conclut avec une statistique saisissante : "Il faut savoir que dans les hospitalisations qui se font depuis les urgences en Belgique, une sur quatre est lié à une cuite. Concernant les enfants de moins de 16 ans, un enfant est admis aux urgences toutes les 10 minutes pour raison de cuite."

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