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Jusqu'ici, la Ville d'Anvers n'a pas négocié avec les pirates informatiques qui ont pris en otage son système informatique et n'a pas non plus payé de rançon, a assuré dimanche le bourgmestre Bart De Wever à la chaîne de télévision régionale ATV. Aucun autre pouvoir publique n'a négocié ou payé à la place de la Ville, a ajouté M. De Wever.
Au cours des deux dernières semaines, les autorités locales ont peu commenté la cyberattaque qui a toujours un impact considérable sur de nombreux services aux citoyens. La Ville s'est juste bornée à dire qu'elle faisait tout son possible pour réactiver certains services.
Invitée dans La Matinale de Bel-RTL, Nathalie Ragheno, responsable cybersécurité à la FEB (Fédération des entreprises de Belgique), s'est exprimée sur cette situation. L’administration de la ville la plus peuplée de Belgique, Anvers, a été paralysée par des pirates informatiques pendant deux semaines et toute une série de services aux citoyens ont été rendus impossibles. Les pirates ont également menacé aujourd’hui de divulguer des informations sur ces citoyens.
"C’est très inquiétant. On doit se rendre compte qu’une administration communale détient un nombre incroyable de données sur les citoyens. Toute votre vie, votre carte d’identité, des informations sur votre permis de bâtir… Ce sont des informations énormes. La police judiciaire a aussi été bloquée donc il se peut qu’il y ait aussi des informations sur des enquêtes. C’est inquiétant", estime Nathalie Ragheno.
Est-ce un problème très présent en Belgique ? "C’est un problème quotidien. Il n’y a pas une entreprise qui n’a pas subi des attaques. A ce jour, on peut dire qu’une entreprise sur deux en Belgique a déjà subi une attaque informatique réussie."
Toutes les attaques n’aboutissent pas toutes. "Si vous regardez le système anti-spam ou le courrier indésirable, une entreprise subit plus ou moins 600 attaques par semaine. La plupart sont déjouées et heureusement, sinon ça serait invivable. La vie de nos entreprises ne pourrait pas continuer. Car une attaque informatique réussie, c’est le blocage total d’une activité. En général, les entreprises ne font pas part de leur désarroi quand elles se font hacker. Mais certaines voient un matin qu’il n’y a plus rien dans leur système informatique (clients, mails,…). C’est un arrêt total de l’activité."
Prend-on suffisamment de mesures face à ces attaques ? "Du côté des pouvoirs publics certainement. Non seulement, on a créé la cybersécurité coalition qui est une plateforme composée des pouvoirs publics, privés et du monde académique qui lutte contre la cybersécurité. Il y a des formations et des sensibilisations. Il y a également le Safeonweb", conclut-elle.