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En période de forte chaleur, il devient difficile de garder nos habitations au frais, même celles équipées d'une isolation performante. Alors que l'isolation est censée offrir un confort optimal en hiver comme en été, les propriétaires de maisons passives ou bien isolées constatent que la chaleur s'installe durablement, rendant la situation parfois insupportable.
Avec les températures estivales qui atteignent des sommets, de nombreux propriétaires peinent à maintenir une température agréable dans leur habitation. Cette difficulté ne concerne pas seulement les maisons mal isolées, mais aussi les habitations passives et celles disposant d'un excellent certificat PEB.
Aferdita Uça , propriétaire d’une nouvelle construction très bien isolée à Grimbergen, en fait l’amère expérience : "On constate que par rapport à notre ancienne maison qui datait des années 50, qu'ici cette maison très bien isolée avec une isolation extérieure de 16 centimètres et du triple vitrage, il fait bien plus chaud que dans notre ancienne maison qui n'était quasi pas isolée (...). Il fait aussi chaud à l'intérieur qu'à l'extérieur, je ne m'y attendais pas du tout".
Le problème, comme l'explique Geoffrey van Moeseke, professeur de physique du bâtiment à l’UCLouvain, réside dans la conception même de ces maisons : "Le problème, c'est qu'on laisse entrer beaucoup trop de chaleur dans les maisons, dans la façon dont on les construit aujourd'hui, et la chaleur entre principalement par les fenêtres. Donc, ce n'est pas une question d'être trop ou trop peu isolé. Et cette chaleur, une fois qu'elle s'accumule dans la maison avec l'isolation, elle est un peu coincée dedans".
Le certificat PEB, souvent centré sur le confort hivernal, ne prend pas suffisamment en compte les besoins spécifiques pour l'été. Les solutions pour éviter ce piège existent pourtant : "La solution, ce n'est pas de moins isoler, c'est de mieux ombrer les fenêtres, de créer des protections solaires, des volets, des auvents, des stores, peu importe leur forme. Mais empêcher la chaleur d'entrer".
"Il faut trouver un équilibre entre la chaleur qu'on laisse entrer et la capacité qu'on a à l'évacuer et la masse du bâtiment, sa capacité à tempérer les fluctuations de température.", ajoute l'expert.
Avec la multiplication des pics de chaleur, il devient impératif de repenser nos constructions pour mieux gérer les températures extrêmes. En attendant, les propriétaires de maisons passives devront redoubler de vigilance pour éviter que leur cocon hivernal ne se transforme en fournaise estivale.