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La maternité du Centre de santé des Fagnes, à Chimay, suspend ses activités du 11 avril au 30 juin en raison d'un absentéisme trop élevé au sein du personnel des sages-femmes, selon un communiqué de l'hôpital diffusé jeudi. Les consultations périnatales sont maintenues, mais une trentaine de personnes qui devaient accoucher sur place seront dirigées ailleurs.
C’était par exemple tout juste pour que le petit Célestin puisse naître près de chez lui. "J’ai vraiment eu de la chance d’accoucher ici, avec tout ce qui a été mis en place pour moi. Si j’avais dû aller à Charleroi (à une heure de route) à l’hôpital Marie-Curie, ça m’aurait fait bizarre", confie Aline, une jeune maman. A partir de mardi, l’autre option est de donner la vie à Fourmies (en France).
Dans la maternité de Chimay, sur 12 sages-femmes, cinq partent en congé de maternité. Or il manque six équivalents temps plein dans l'équipe pour faire tourner le service. Dans ces conditions, une suspension des activités était nécessaire afin de trouver une solution à long terme, explique Frédéric Dubois, responsable de la communication pour le réseau HUmami Santé Charleroi-Chimay.
En cause, une pénurie criante visant les métiers d'infirmière et de sage-femme en Belgique et plus largement en Europe. "L'hôpital de Chimay est isolé géographiquement, ce qui rend les recrutements encore plus difficiles", dit Frédéric Dubois.
Il poursuit: "On doit avoir une vision plus globale au niveau national sur la revalorisation du métier d’infirmier notamment. Il faut pouvoir intéresser les jeunes à ces métiers et à s’inscrire dans les filières qui pour l’instant sont désertées, ce qui rend très complexe le recrutement de personnel."
Le Centre de santé des Fagnes a d'abord envisagé de faire venir des sages-femmes de l'hôpital de Charleroi, mais ce dernier travaille aussi à flux tendus. Le recours à l'intérim a été une autre piste infructueuse.
Un marché public a par ailleurs été lancé afin de désigner une société de recrutement chargée de dégoter les perles rares. La mission s'étalera sur quatre ans. La société désignée se tournera notamment vers des pays étrangers à équivalence de diplôme. L'hôpital de Chimay a déjà démarché des pays comme le Liban, avec jusqu'ici "très peu de retours".
"Des contacts ont été pris avec l'AViQ (Agence wallonne pour une vie de qualité, NDLR), l'ARS des Hauts-de-France et les hôpitaux transfrontaliers français. Les procédures avec le Centre Hospitalier de Fourmies et, en cas de grossesse à haut risque, le CHU de Charleroi, sont déjà établies pour accueillir dans les meilleures conditions" les parturientes, déclare l'hôpital de Chimay dans un communiqué.