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Les femmes belges sont surexposées à la violence. Une grande enquête a été menée auprès de 5.800 belges âgés de 18 à 74 ans. On y apprend qu'en Belgique, les femmes ne seraient pas égales face à cette violence. Il y a des disparités régionales.
Durant plusieurs dizaines d'années, Laurence (prénom d'emprunt), a subi de la violence physique et psychologique. "C'est toujours le début, love bombing, la lune de miel, vous êtes la femme de leur vie... Et puis après, une fois que vous êtes sous emprise, alors là il commence, la violence commence, elle ne s'arrête pas, elle est de pire en pire", nous raconte-t-elle. "D'abord ça commence psychologiquement, et après la violence se transforme en violence physique. Une claque, un coup, une bousculade, un coup de pied, tout se passe sans que vous vous en rendiez compte, tout est sournois avec ces hommes-là", temoigne-t-elle.
Elle s'en souvient encore très bien : "Une fois, j'étais avec mon mari et je lui avais fait une remarque, nous étions en vacances, je lui ai dit il faudrait que nous rangions la vaisselle et tout, on venait de terminer le repas. Il s'est énervé, il est devenu colérique, il m'a jeté sur le lit, il a voulu m'étrangler. J'ai vraiment eu peur pour ma vie, je ne respirais presque plus", nous confie-t-elle.
A un certain moment, il y a un déclic et là, vous ne savez plus l'arrêter.
Laurence a finalement décidé de quitter cet homme : "A un certain moment, il y a un déclic et là, vous ne savez plus l'arrêter. Vous dites maintenant basta, c'est terminé, je n'ai plus envie d'être maltraitée et vous partez, à ce moment-là. Ils pleurent, ils vous cherchent, ils disent 'je vais me tuer, tu es la femme de ma vie', ils essayent par tous les moyens de vous rattraper. Mais quand vous dites stop, plus rien n'y fait"
Laurence estime avoir eu de la chance dans son malheur. "J'ai travaillé, j'ai essayé de mettre de l'argent de côté, je préparais mon coup. J'ai perdu ma maison, j'ai perdu mon fils, notre fils qui a été manipulé par le père, j'ai tout perdu, mais je m'en suis sortie et je suis fière de moi et maintenant, à l'heure qu'il est, je suis contente de mon parcours malgré qu'il a été très dur. Le conseil que je donne, c'est de partir, c'est la seule solution", termine-t-elle.
D'après une grande enquête menée auprès de 5800 belges âgés de 18 à 74 ans, en Belgique, les femmes ne seraient pas égales face à la violence.
Vivre en Flandre pour les femmes serait plus sûr, en termes de sécurité, par rapport aux autres régions. Près de 25% des femmes flamandes ont été victimes de violences, qu'elles soient psychologiques, physiques ou sexuelles. Dans les autres régions c'est totalement différent. En Wallonie elles sont plus de 4 sur 10 à être confrontées à ces violences et légèrement moins à Bruxelles.
Cela concerne la sphère intime et par ailleurs dans la sphère externe, que ce soit dans le milieu professionnel ou dans la vie quotidienne, il y a deux fois plus de victimes en Wallonie et à Bruxelles qu'en Flandre. En Wallonie cela représente 26,6%, en Bruxelles 28,1% , alors qu'en Flandre 13,2%.
Autre phénomène marquant: le harcèlement répété. On observe toujours une différence entre les régions mais un peu moins marquée.
Le harcèlement sexuel concerne 2 personnes sur 5 en Wallonie et à Bruxelles contre 1 personne sur 4 en Flandre.
A quoi sont dues ces différences régionales ? Cela dépend du profil de la population et des caractéristiques démographiques, sociales et économiques.
L'enquête européenne montre, d'ailleurs, que certaines fragilités comme le fait de ne pas travailler, être en mauvaise santé ou se trouver en instabilité financière augmentent l'incidence de la violence. Ces vulnérabilités sont plus prégnantes en Wallonie et à Bruxelles qu'en Flandre.