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Près d'un demi-million de Belges sont en arrêt-maladie depuis plus d'un an. Le gouvernement cherche à les remettre au travail, avec l'aide des mutuelles qui paient les allocations. Certaines, qui n'ont pas suffisamment aidé ces personnes, se sont vu refuser une partie de leur financement. En tout, elles ont perdu 1,2 million d'euros.
Le plan présenté en 2022 par le gouvernement De Croo porte un nom explicite: "Retour au travail". Un processus qui implique les malades, les entreprises, mais aussi les mutuelles.
François Perl travaille pour Solidaris. Son organisation s'est vu refuser 822.000 euros de financement car elle n'a pas réalisé certaines tâches dans les temps: "On reproche à Solidaris d'avoir loupé 26 dossiers pour lesquels des personnes en incapacité de travail devaient être convoquées dans les 30 jours pour se voir proposer une formation pour le retour au travail. Ça fait presque 40.000 euros le dossier, donc ça fait effectivement cher le dossier mais ce sont les règles du jeu, on les connaît et donc on accepte la sanction."
D'autres organisations ont été pénalisées, les mutualités libres à hauteur de 214.000 euros, la mutualité libérale 193.000 euros. Avec ce plan, le gouvernement démissionnaire voulait mettre en place un meilleur encadrement des personnes en maladie de longue durée, notamment au niveau des entreprises qui peuvent également être sanctionnées.
"Ils auront d'abord un avertissement, mais si le problème persiste, il y aura une sanction financière et le produit de cette sanction financière sera utilisé pour des politiques de prévention et des politiques d'amélioration des conditions de travail", expliquait le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke en 2022.
Du côté de Solidaris, on précise que des milliers de dossiers sont traités dans les temps et qu'il y a parfois une surcharge de travail qui explique le retard d'une vingtaine de convocations.
"Donc ça fait partie un peu du bâton et de la carotte, et ça fait partie de l'acceptation qu'on a de la responsabilisation. Mais ça doit être lié aussi à un financement suffisant de nos missions ce qui n'est pas toujours évident dans le retour au travail. On a dû longtemps, très longtemps travailler sans recevoir un euro en plus, avec des obligations supplémentaires", ajoute François Perl, conseiller stratégique pour la mutualité.
La sanction financière n'impactera pas le bon fonctionnement de la mutualité socialiste.