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"C'est un peu plus compliqué...": pourquoi les jeunes s'intéressent-ils de moins en moins au permis de conduire?

Des récentes études montrent que les jeunes semblent de moins en moins intéressés par les voitures. Il semblerait que ce soit le travail qui les pousse à passer le permis. Pour les trajets courts, les jeunes se retournent de plus en plus vers le vélo ou la trottinette. 

Valentine va bientôt passer son examen de conduite pratique. Cela fait pourtant deux ans que la jeune femme a obtenu son examen théorique. Loin d’être pressée, elle n'a pas fait de son permis sa priorité. "Je pense qu'on passe tous le théorique assez tôt mais on prend toujours plus de temps pour passer le pratique", témoigne-t-elle. "Ce n'est plus comme avant, om dès qu'on avait 18 ans, on avait la motivation de le passer directement." 

Pour Valentine, la voiture représente une liberté, certes, mais aussi des investissements qui la rendent de moins en moins accessible pour les jeunes. "J'ai pris plus de temps car je n'ai pas les moyens de payer l'assurance, l'essence, la voiture...", détaille-t-elle. "C'est pour ça qu'on y réfléchit, tout augmente, c'est un peu plus compliqué." 

Les jeunes "plus longtemps chez les parents" 

Chez les professionnels de l’apprentissage, les rendez-vous s’enchainent toujours, mais les jeunes paraissent quelque peu moins passionnés. "On dirait qu'ils sont plus sur les réseaux sociaux, sur les ordinateurs...", remarque Laurent Laenen, moniteur auto-école. "Ils sont plus longtemps chez leurs parents, et la voiture est passée en second plan. Ils n'en ont plus vraiment l'utilité ou l'envie." 

Des déplacements alternatifs  

Un changement serait donc doucement en cours, par rapport au comportement des jeunes et de la voiture. Les permis se passent plus tard. Les recherches montrent aussi que l’on l’utilise moins souvent. "Sur les petites distances, inférieures à 5 km, on a de plus en plus un rejet ou un abandon de la voiture pour des modes de déplacement plus actifs comme le vélo ou la marche à pieds", constate de son côté Eric Cornelis du groupe de recherche Moblité UNamur. 

Une conscience environnementale 

Récemment de l’institut Vias montre une réduction de la part des kilomètres effectués en voiture, pour les trajets de 18-34 ans. Elle passe de 55% à 44%, soit 23% d’automobile en moins. Différents facteurs l’expliquent. "Les jeunes ont une conscience environnementale et ils cherchent à trouver des solutions contre le déréglement climatique", poursuit Eric Cornelis. L'aspect économique joue également. "La voiture reste un bien qui coûte une certaine somme et qui est difficile à assumer pour les jeunes." 

Des recherches en cours 

Le coût reste donc clairement un obstacle principalement pour accéder aux voitures électriques. Face au constat des recherches sont en cours. Soutenues par la réion wallonne, son objectif est de créer la batterie "avec le moins de lithium possible", précise Bao-Lian Su , professeur Chimie UNamur. Ces batteries qui utiliseront moins de matériaux rares extrêmement chers, et qui nous rendent dépendants. "On aura une batterie beaucoup moins chère et donc une voiture moins chère, qui sera beaucoup plus accessible pour les jeunes."

Reste à voir si à l’avenir, ces recherches aux retombées environnementales auront un impact sur le comportement de les jeunes, les conducteurs de demain.


 

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