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L'ONG Défense des enfants international (DEI) a assigné l'État belge en justice. La raison: le vide juridique qui gravite autour de la fessée. Notre pays est l'un des derniers d'Europe à ne pas avoir légalement interdit les punitions corporelles à l'égard des enfants. Maurice Johnson Kanyonga, expert en éducation, était notre invité, pour lui pas de doute: la fessée est "contre-productive".
Deux projets de loi ont déjà été proposés au parlement fédéral par le passé concernant la fessée, mais ils n'ont jamais abouti. Pour l'instant, il y a un vide juridique, beaucoup de place à l'interprétation. L'ONG DEI demande que ce soit plus clair: "C'est hyper important de fournir un cadre avec une forte portée symbolique et on espère que ça donne une base pour que d'autres initiatives puissent voir le jour", explique Vanessa Buvens, coordinatrice des programmes DEI.
L'expert en éducation Maurice Johnson Kanyonga était l'invité du RTL info 13H. Sa position est limpide: "Les professionnels sont unanimes, tout ce qu'on peut considérer comme châtiment ou punition corporelle sont des comportements à proscrire." Il continue: "Ça n'a aucune vertu éducative, c'est même contre-productif."
Il avance plusieurs raisons: "Quand un enfant subit des sanctions corporelles, ça entache l'estime qu'il peut avoir de lui-même et ça peut légitimer le recours à la violence." À ceux qui disent qu'une fessée n'a "jamais tué personne", Maurice Johnson Kanyonga répond: "Je veux bien concevoir qu'une claque puisse se perdre parce que l'adulte a atteint certaines limites mais ce qu'on constate c'est que ces sanctions deviennent habituelles. Un élément de l'arsenal éducatif, mais ce n'est absolument pas éducatif." Pour lui, aucun doute, la fessée, c'est non.