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Le dernier charbonnage de Belgique a fermé ses portes, il y a bien longtemps, mais certains foyers continuent de se chauffer avec ce combustible. Ils sont peu nombreux et ce type de chauffage est largement en déclin.
Il y a 40 ans jour pour jour, le charbonnage du Roton à Farciennes, dernier site d’extraction de charbon en Belgique, fermait définitivement ses portes. Depuis, plus aucune mine ne fonctionne dans le pays, mais certains Belges continuent de se chauffer au charbon, même si cette pratique tend à disparaître.
Les foyers qui utilisent encore ce mode de chauffage se concentrent principalement dans les anciennes régions minières, notamment autour de Liège et Charleroi.
Une chute de la consommation de charbon
En 2022, environ 40.000 ménages belges se chauffaient toujours au charbon, un chiffre en chute libre comparé aux 120.000 ménages encore concernés il y a vingt ans. La consommation de charbon suit la même tendance baissière.
Selon la BRAFCO, la fédération des négociants en combustibles, 33.300 tonnes de charbon ont été vendues en Belgique en 2023, contre 43.700 tonnes l'année précédente, soit une baisse de 23 % en un an, et même de 49 % sur deux ans.
Plusieurs raisons expliquent cette diminution rapide. Tout d'abord, l’âge avancé de la majorité des utilisateurs. Ce sont surtout des personnes âgées qui continuent de se chauffer au charbon.
La qualité et le coût en cause
Une autre explication réside dans la baisse de la qualité du charbon disponible. Jusqu’en 2019, la Belgique s'approvisionnait principalement dans une mine allemande. La fermeture de cette mine a rendu difficile l’approvisionnement en charbon, poussant certains utilisateurs à se tourner vers des installations de chauffage alternatives.
Enfin, le prix du charbon contribue également à la désaffection de ce combustible. Le coût de la tonne de charbon de meilleure qualité avoisine désormais les 800 à 850 euros, avec une augmentation de 100 à 150 euros par tonne entre 2022 et 2023. Une hausse difficile à supporter pour les foyers, souvent modestes, qui consomment entre une et deux tonnes de charbon par an.
Au-delà des questions de prix et de qualité, de plus en plus de Belges se détournent du charbon en raison de son impact environnemental. La combustion du charbon est en effet responsable de 40 % des émissions mondiales de CO2.
Ainsi, quarante ans après la fermeture du dernier charbonnage belge, le charbon semble s’effacer progressivement du quotidien des ménages, tournant une page définitive de l’histoire énergétique du pays.