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110 ans après, la ville d'Ypres continue de préserver la mémoire des héros de la Grande Guerre

Plus d'un siècle après, les ravages de la Première Guerre mondiale sont encore dans les mémoires. À Ypres, des hommages ont lieu chaque soir, afin de ne jamais oublier les désastres de la guerre.

10 millions de morts, 8 millions d'invalides. Les chiffres de la Première Guerre mondiale sont terrifiants. Ils sont encore dans les mémoires plus d'un siècle plus tard, mais pour combien de temps ?

Tous les soirs à 20 h, le Last Post, la sonnerie aux morts, résonne à la porte de Menin à Ypres. Un rituel quotidien, immuable depuis 1928. Afin de se recueillir, des visiteurs du monde entier n'hésitent pas à faire le déplacement.

"Je viens du Royaume-Uni, c'est spectaculaire. Je vois des jeunes gens qui s'engagent, j'espère qu'on ne va jamais perdre ce sens de l'histoire et le respect pour ceux qu'on a perdus durant cette terrible période", "Je suis canadien, on m'a dit qu'il ne fallait pas manquer cela, c'est une expérience très émouvante", racontent des visiteurs.

Sur les parois de la porte, les noms de 54 896 hommes tombés au combat. Pour honorer la mémoire de ses ancêtres, cette Australienne a parcouru 17 000 kilomètres, le voyage d'une vie. "Ce sont mes oncles et grands-oncles. Ils sont quatre et leur nom est gravé ici. Je viens pour la première fois pour leur rendre hommage".

Si ces hommages ont lieu tous les soirs à Ypres, c'est grâce à l'engagement sans faille de quelques volontaires. Christophe Wils habite tout près de la porte de Menin. Tous les soirs, une semaine sur deux, ce chef d'entreprise enfile son uniforme avant de ressortir pour assurer la cérémonie du Last Post.

"Une fois qu'on est là, on en a envie. Parfois, le dimanche soir, quand il fait froid, on rentre à la maison, on boit une tasse de soupe et on doit repartir dehors où il fait froid. Parfois, pour nous, c'est un peu difficile", témoigne-t-il.

Un engagement sans faille qui dure depuis 14 ans, sans interruption, avec une motivation bien ancrée. "C'est pour remercier les jeunes hommes qui sont venus à l'époque pour nous aider et qui se sont battus pour notre liberté. C'est la seule chose que nous pouvons faire pour les remercier", rajoute-t-il.

Pour ne pas oublier, Ypres, la ville martyre, tente d'attirer toujours plus de touristes. L'an passé, plus de 170 000 visiteurs ont franchi les portes du plus grand musée de la ville, dont 60 % viennent de l'étranger.

Pour rester attractif, pas le choix : il faut sans cesse se renouveler. "Un musée comme le nôtre a une durée de vie d'environ 15 ans, 15 à 17 ans au maximum. Nous en sommes maintenant à la 13ᵉ année, alors il faudra, dans quelques années, tout renouveler", explique Peter Slosse, manager du In Flanders Fields Museum.

110 ans après, comment faire pour que cette page de l'histoire ne tombe pas dans l'oubli ? Pour que le passé dépasse les manuels scolaires, certaines écoles organisent des visites.

Pour ces jeunes de Bruxelles, il s'agit d'une véritable prise de conscience. "Oublier, c'est nier. Donc, si on nie alors qu'il y a un passé derrière nous, c'est un peu bête. Autant prendre conscience de ce que nous avions avant pour comprendre ce qu'est le monde, ce qu'il est devenu aujourd'hui. Oublier, il ne faut pas", explique un élève.

 

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