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Une vidéo d'un parlementaire français fait le buzz: faut-il un diplôme pour être député?

Une vidéo du député français Sébastien Delogu a relancé le débat : un élu doit-il justifier de ses compétences par un diplôme pour pouvoir siéger ? Cette interrogation fait écho aux moqueries et parodies qui ont envahi les réseaux sociaux après une intervention difficile du député en commission.

Le 7 septembre 2023, Sébastien Delogu, député français, a fait l'objet de critiques virulentes après avoir rencontré des difficultés à lire un texte et à effectuer des calculs simples lors d'une réunion en commission des finances.

Les images de cette scène ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, provoquant un flot de moqueries. Face aux attaques, l'élu a tenu à réagir publiquement. "Ça veut dire quoi ? Que les gens qui ne savent pas lire n'ont pas leur place dans la société ?", a-t-il rétorqué, avant d'ajouter : "Il y a eu des rois qui n'ont pas fait d'études."

Cette controverse pose une question fondamentale : un député doit-il être diplômé pour exercer ses fonctions ? En Belgique, comme en France, la réponse n’est pas.

Les critères pour être député : aucun diplôme requis

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'est pas nécessaire de posséder un diplôme pour être élu au Parlement.

En Belgique, les conditions pour se présenter aux élections législatives sont simples : il suffit d'être citoyen belge, d'être domicilié en Belgique, de jouir de ses droits civils et politiques, et d'avoir 18 ans révolus. Aucun critère académique n'est exigé, et il en va de même dans de nombreux pays européens.

Un Parlement largement diplômé

Si aucun diplôme n'est exigé, la majorité des députés belges sont néanmoins issues de l'enseignement supérieur. Une étude menée en 2015 par l'université de Namur a révélé que 92 % des élus en Wallonie et à Bruxelles sont titulaires d'un diplôme universitaire.

Ce chiffre témoigne du caractère élitaire de la représentation parlementaire. Dans les faits, certaines catégories de la population, notamment les ouvriers et les classes populaires, sont largement sous-représentées dans les assemblées législatives.

Cette concentration de diplômés au sein des parlements pose une question de fond : notre démocratie est-elle véritablement représentative de l'ensemble de la société ?

L'université de Namur, à travers son étude, soulève le débat sur la surreprésentation de certains milieux, notamment les classes moyennes et supérieures, et l'absence relative d'autres segments de la population.

 

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