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Pourquoi certains députés de gauche français appellent à destituer Emmanuel Macron

Les députés La France Insoumise ont publié samedi leur proposition de destitution d'Emmanuel Macron, l'accusant de "manquement grave" à son "devoir" en refusant d'accéder à la demande du Nouveau Front populaire de nommer Lucie Castets à Matignon, et appelant les parlementaires à la soutenir pour "défendre la démocratie".

La procédure de destitution, régie par l'article 68 de la Constitution, est longue et difficile à faire aboutir, et nécessiterait in fine l'approbation de deux tiers des parlementaires réunis en Haute Cour. Une gageure alors qu'une bonne partie de la gauche s'est montrée réticente à la soutenir.


"L'Assemblée comme le Sénat peuvent et doivent défendre la démocratie contre la tentation autoritaire du président de la République", ont toutefois appelé les députés LFI dans leur proposition de résolution qui, selon la cheffe du groupe Mathilde Panot, a "été envoyée aux parlementaires pour cosignatures".


Leur texte estime que le refus d'Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets, après avoir consulté les différentes forces politiques, "constitue un manquement grave au devoir de respect de la volonté exprimée par le suffrage universel", arguant que l'alliance de gauche est arrivée en tête des dernières législatives (193 sièges). "Le rôle du Président de la République au regard de la Constitution n'est pas de faire ses marchandages politiques à l'Assemblée nationale. L'article 8 de la Constitution ne dispose pas que le président 'choisit un Premier ministre qui lui plaît'", avancent encore les députés LFI.


"Si Emmanuel Macron ne se pose pas des limites à lui-même, il faudra que l'Assemblée lui pose des limites", a estimé samedi l'ex-insoumis François Ruffin (groupe Ecologiste et Social), appelant les parlementaires à "user de tous les moyens constitutionnels", y compris la procédure de destitution.


Estimant après des entretiens qu'un gouvernement NFP serait immédiatement censuré par les autres groupes politiques à l'Assemblée, Emmanuel Macron avait écarté la piste de Mme Castets, au nom de la "stabilité institutionnelle".


Mais la procédure de destitution "est un outil politique qui permet également de faire porter la responsabilité du blocage à l'Elysée", avait estimé en août le constitutionnaliste Benjamin Morel auprès de Public Sénat, une citation reprise dans la proposition de résolution des Insoumis.


De leur côté les leaders du Parti communiste ont publié samedi un communiqué énumérant des "leviers" d'action pour "peser dans les choix du futur gouvernement". Ils appellent notamment à des mobilisations des "enseignants, soignants, métallos, ingénieurs, employés, agriculteurs, policiers..." et des syndicats, selon "leurs modes d'action".


Dans un texte conjoint, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, et les présidents des groupes à l'Assemblée, André Chassaigne, et au Sénat, Cécile Cukierman, ont également demandé une "grande conférence sociale sur les salaires" pour porter notamment le "SMIC à 1.600 euros", "l'indexation des salaires sur l'inflation", ou la conditionnalité des aides aux entreprises.


Les responsables communistes appellent également à répondre à "l'appel à manifester du 7 septembre prochain comme celui du 1er octobre", et promettent de rejoindre les cortèges.

 

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