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La présence généralisée d'acide trifluoroacétique (TFA) dans l'eau potable en Wallonie soulève de graves questions quant à la sécurité de notre eau et la gestion des "polluants éternels" comme les PFAS, pointe jeudi l'association Nature & Progrès qui demande "une action immédiate des autorités publiques".
Selon les chiffres communiqués par le ministre wallon de l'Environnement Yves Coppieters, la présence de TFA a été détectée dans la majeure partie des zones de distribution (598 des 642 zones de distribution). Et dans 13 zones de distribution, des concentrations supérieures à la valeur-guide de 2,2 µg/L (microgrammes par litre) ont été mesurées.
"Nous dénonçons le paradoxe de la situation actuelle: cette valeur guide proposée par les autorités scientifiques se trouve en contradiction flagrante avec la directive européenne à venir, qui établit une limite de 500 ng/L pour le "Total PFAS" à partir de janvier 2026", explique l'association qui a publié, l'été dernier, une étude en collaboration avec PAN Europe sur la présence de TFA dans l'eau.
"Permettre des niveaux de TFA aussi élevés, c'est s'éloigner des objectifs de sécurité et de protection de la santé publique définis par l'Union européenne. Cette incohérence pourrait exposer les consommateurs à des risques inacceptables et nuire à la qualité de l'eau potable à long terme", ajoute-t-elle.
"Au vu de l'ampleur de la contamination", l'association demande "une action immédiate des autorités publiques", enjoignant notamment le ministre Coppieters "à interdire le plus rapidement possible l'utilisation de tous les pesticides PFAS, générateurs de TFA ainsi que les gaz fluorés".
Elle plaide enfin, au niveau fédéral, "pour une interdiction de toutes les autorisations de ces produits" ainsi que pour un accompagnement des agriculteurs "afin de les aider à se détourner de ces produits dangereux et à adopter des pratiques agricoles plus respectueuses de l'environnement".