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Qui était le meilleur, qui était le pire... Voici le Débrief des Présidents de parti après le Débat

Les six présidents des grands partis francophones se sont retrouvés sur le même plateau pour un ultime débat à quelques jours des élections. Qu'ont-ils pensé de leur prestation et de celle de leurs adversaires ? Ils débriefent à la sortie de notre studio.

Après 55 minutes de débat parfois houleux, l'heure est tout d'abord à l'introspection. "Je suis resté calme et posé, pareil à ce que je souhaite incarner comme alternative en politique", estime Maxime Prévot, président des Engagés. "Avec de la sérénité, une sorte de force tranquille", poursuit-il.

Jean-Marc Nollet reste plus réservé : "J'ai bien aimé, mais je ne sais pas, c'est surtout le spectateur qui devra juger", raisonne le co-président d'Ecolo. Même réflexion du côté du Parti socialiste : "Je ne m'évalue jamais moi, personnellement, c'est au téléspectateur de juger", explique Paul Magnette.

Je défends mes convictions avec beaucoup de couleurs

"J'ai pu faire les points que je souhaitais", assure de son côté Georges-Louis Bouchez qui fait écho au ressenti de son homologue au PTB : "J'ai mes convictions donc de ce côté-là, je les défends avec beaucoup de couleurs, mais en même temps, je voulais être constructif et de ce côté-là, je suis assez satisfait de comment le débat s'est passé", explique Raoul Hedebouw.

"Je trouve que j'ai dit ce que je voulais dire et je suis toujours intervenu sur le fond et contrairement à certains de mes autres collègues, je ne suis pas tombé dans la caricature et l'invective et j'ai pensé à chaque fois aux téléspectateurs et aux auditeurs", estime à son tour François De Smet, président de DéFi.

Qu'ont-ils pensé des autres candidats?

Après l'introspection, nous avons demandé aux six présidents de parti de juger la prestation des autres candidats et du débat en général. François De Smet les range dans deux catégories : "Il y a ceux qui étaient assez fébriles, je pense aux représentants du PS, d'Ecolo, du MR qui n'ont quasiment fait que s'invectiver. Je pense que les trois autres, le PTB, les Engagés et DéFi, on est resté relativement zen et on a essayé d'axer le débat sur le fond", développe-t-il.

Raoul Hedebouw (PTB) n'en pense pas moins : "Ça commence à m'ennuyer cette pseudo-dispute entre le PS et le MR alors qu'ils vont gouverner ensemble juste après les élections, ils nous la font à l'envers à chaque élection", s'amuse-t-il.

Jean-Marc Nollet pointe aussi beaucoup d'animosité entre trois partis : "Je trouve qu'entre monsieur Bouchez (MR), monsieur Magnette (PS) et monsieur Hedebouw (PTB), ça s'interrompt beaucoup trop. On doit donner la place au débat, on doit accepter que d'autres ont d'autres points de vue et respecter le point de vue des uns et des autres", pense-t-il.

Fixation à mon égard

Constat corroboré par le principal intéressé libéral : "On est tous certains que monsieur Magnette semble avoir une fixation à mon égard, je ne sais pas, ça montre certainement que le MR dérange puisque le MR a la capacité d'être premier parti et donc de réformer la Wallonie et Bruxelles, on a vu pas mal de nervosité dans son chef", analyse Georges-Louis Bouchez.

"Ce n'est pas le meilleur débat de la campagne, ça devient un petit peu répétitif. Ce sont les mêmes questions donc forcément, ce sont un peu les mêmes réponses. Il est temps que la campagne se termine", juge le président socialiste Paul Magnette. En revanche, à l'instar de DéFi, l'autre parti du centre, Les Engagés espéraient pouvoir mieux débattre de questions de fond : "Je regrette la tournure qu'a pu avoir le débat, en occultant le débat de fond pour pouvoir tomber dans des petites boules puantes que les uns et les autres se lâchent".

Le grand gagnant est...

C'est maintenant le temps de désigner le grand gagnant du débat. Nous avons demandé à chaque président d'élire la personne qui a été le meilleur lors de ces 50 minutes, et cela n'a pas été facile. Pour le président Ecolo et celui de DéFi, il s'agit de notre présentateur et expert politique Martin Buxant : "Il a été bon", estime Jean-Marc Nollet. "Monsieur Buxant a été meilleur que d'habitude", pense aussi François De Smet. Peut-être une technique pour éviter la question...

D'autres préfèrent ne pas répondre : "Ça, c'est très difficile à évoquer, parce que ça dépend du ressenti de chacun, donc je ne vais pas commencer à jouer à l'école des fans", Prévot. Paul Magnette, comme à son habitude, préfère éviter d'être dans le jugement.

Les seuls à avoir répondu à la question sont Raoul Hedebouw et Georges-Louis Bouchez : "J'ai assez bien apprécié comment François De Smet a apporté son programme. Il y a un côté posé, c'est pas mon style, mais je peux apprécier ce type de propos constructif", Raoul Hedebouw.

"Je pense avoir pu montrer une différence par rapport aux autres et je pense d'ailleurs plus qu'une différence", juge à son tour Georges-Louis Bouchez.

Bon, nous l'aurons compris, les présidents de parti sont tous, à l'exception de Raoul Hedebouw, frileux quand il s'agit de désigner un adversaire comme gagnant du débat. Le président libéral s'est désigné lui-même... Le grand gagnant est donc... Martin Buxant.

Qui a été le moins bon ?

Paul Magnette (PS) n'a, à nouveau, pas souhaité donné de nom, contrairement aux cinq autres présidents de parti.

"Moi, je pense que Monsieur Prévot n'a pas osé assumer son programme, et je le regrette. Parce que la vérité est qu'il est du côté de l'austérité, et que ça aussi ça doit pouvoir apparaître", affirme le président d'Ecolo, Jean-Marc Nollet.

"Je pense que ceux qui ont été les moins bons, c'est ceux qui se sont perdus dans les attaques interpersonnelles, l'agressivité ou le côté 'calimero' parfois excessif", rétorque Maxime Prévot (Les Engagés).

"Je trouve que de ce côté-là, Georges-Louis Bouchez revient un peu toujours avec ses mêmes répétitions sans arrêt libérales, je pense que ce n'est pas très constructif au débat", pense Raoul Hedebouw (PTB).

"Peut-être monsieur Nollet, qui ne tapait pas sur la bonne cible et était parfois hors-sujet", déplore à son tour François De Smet (Défi).

"Je pense que quand vous êtes président d'un parti et que vous passez votre temps à parler d'un autre, c'est qu'il y a un problème au moins sur votre programme, et je crois que tout le monde aura compris de qui je parle", affirme Georges-Louis Bouchez (MR).

Avec un vote pour Maxime Prévot, un vote pour Georges-Louis Bouchez, un pour Jean-Marc Nollet et un, probablement, pour Paul Magnette de la part du président libéral, c'est donc un match nul. Raoul Hedebouw et François De Smet sont les seuls à ne pas avoir été nommés.

Pour revoir l'intégralité du débat, direction RTL play.

 

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