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Environ 80 personnes se sont rassemblées lundi matin devant le siège du Mouvement Réformateur (MR), à Bruxelles, pour dénoncer la volonté du parti libéral de limiter les allocations de chômage dans le temps. À l'initiative du syndicat chrétien (CSC), la mobilisation entendait démentir cette "fausse bonne idée" à l'approche des élections du 9 juin.
Selon le syndicat, cette limitation après 24 mois reviendrait à dénaturer la finalité-même de la sécurité sociale. "La limitation dans le temps ne mène pas automatiquement à l'emploi s'il n'existe pas", ajoute le syndicat. Il déplore l'idée reçue selon laquelle il suffirait aux personnes au chômage de se diriger vers les emplois connaissant des difficultés de recrutement - cela sans prendre en compte la "complexité de la réalité".
"Les difficultés de recrutement ou le maintien à l'emploi relèvent davantage de mauvaises conditions de travail, de salaires trop faibles, d'un management qui rend malade, ou encore du manque de sens dans des métiers où seule la dimension marchande compte", pointe la CSC.
Les mesures d'austérité ne représentent pas une solution "face aux nombreux besoins sociaux", ajoute le syndicat, considérant les services publics et la sécurité sociale essentiels à la démocratie. "Or, l'exclusion affaiblit le processus démocratique et impacte tous les membres de notre société, avec et sans emploi".
Pour lutter contre le chômage, seule la réduction collective du temps de travail et la création de "vrais" emplois peuvent jouer un rôle déterminant, avance la CSC.
"De nombreuses études, dont celle récemment publiée par l'Onem, démontrent que les sanctions et exclusions du chômage ne mènent ni à l'emploi ni vers plus de qualifications."
Limiter ces allocations dans le temps mettrait à mal le système de solidarité, selon le syndicat, et engendrerait un transfert de personnes et de familles qui se retrouveront au CPAS ou sombreront davantage dans la pauvreté.