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L'ancien chef de file des travaillistes britanniques Jeremy Corbyn a annoncé vendredi qu'il se présenterait aux prochaines législatives de son pays comme candidat indépendant, défiant son ancien parti qui l'avait suspendu en l'accusant d'avoir laissé l'antisémitisme prospérer dans la formation.
Elu depuis près de 40 ans dans la circonscription d'Islington North, un quartier central de Londres, l'ancien leader du Labour s'est vu interdire par son parti de se représenter sous son étiquette historique.
"Les adhérents d'Islington North n'ont pas eu le droit de choisir leur candidat (...) c'est pour cette raison que je me présente comme candidat indépendant", a déclaré dans une vidéo postée sur X vendredi Jeremy Corbyn, qui avait mené les travaillistes à une défaite électorale historique en 2019.
Dans son annonce de candidature, le député de 74 ans a indiqué vouloir défendre certaines politiques absentes du programme travailliste, comme le contrôle des loyers au Royaume-Uni.
Interrogé sur la candidature de son prédécesseur à la tête du Labour, Keir Starmer, pressenti pour devenir le prochain Premier ministre, a rétorqué que c'était "le problème de Jeremy" et que les travaillistes auraient "un excellent candidat" dans cette circonscription.
Keir Starmer, qui a succédé à M. Corbyn en 2020 à la tête du Labour, s'est efforcé de lutter contre l'antisémitisme au sein de ce parti, qu'il a politiquement recentré. Tentant de tourner la page de cette histoire, il ne cesse de répéter que le Labour a profondément "changé" comparé aux années Corbyn.
En 2019, Jeremy Corbyn, qui avait attiré de nombreux nouveaux adhérents avec un positionnement bien plus à gauche que l'actuel Labour, avait mené la campagne des législatives face aux conservateurs dirigés par Boris Johnson. Il avait subi une défaite cinglante et a dû démissionner de son poste de chef du parti travailliste.