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Les partis du futur gouvernement fédéral, chapeautés par le formateur Bart De Wever, ont trouvé un accord. Contrairement au MR et aux Engagés, le PS est dans l'opposition. Paul Magnette, président du Parti socialiste, réagit - en exclusivité - suite à l'accord de gouvernement.
La nouvelle est tombée hier (vendredi) soir : les partis de l'Arizona sont parvenus à un accord. Est-ce pour autant un soulagement pour le Parti socialiste ?
"Tout dépend de ce que fait ce gouvernement. On avait eu pendant la campagne des promesses du MR et des Engagés de récompenser le travail, de récompenser les travailleurs, et en réalité on a tout l'inverse. Les travailleurs ne gagneront pas plus, ils devront travailler plus, ils devront travailler plus longtemps pour avoir une plus petite pension. Jamais on n'a vu des promesses de campagne électorale trahies à ce point", tacle Paul Magnette, président du PS.
Jamais on n'a vu des promesses de campagne électorale trahies à ce point
"Le salaire poche augmentera un tout petit peu juste avant les élections, comme par hasard, et rapportera beaucoup plus à ceux qui ont un gros revenu qu'à ceux qui ont un petit revenu, donc ce n'est pas du tout ce qui permet de récompenser le travail et qui permet de récompenser en particulier ceux qui ont les tâches les plus lourdes et les plus difficiles", ajoute-t-il. "Et dans le même temps, on ne demande pratiquement rien aux larges épaules, c'est à peine 5% qui viendra des gens qui ont un gros capital et qui ont une grosse fortune, et donc 95% de l'effort va être porté par la classe moyenne. ça c'est totalement injuste".
La suppression des avantages liés à certaines professions
Concernant la suppression des avantages liées à certaines professions, le président du PS est catégorique : "Il y a surtout beaucoup de gens, des centaines de milliers de personnes qui vont devoir travailler plus longtemps pour avoir une plus petite pension, et ce ne sont pas des gens qui sont riches. C'est vraiment la classe moyenne, ce sont des policiers, des pompiers, des enseignants, le personnel soignant, c'est-à-dire des hommes et des femmes qui jouent un rôle essentiel pour assurer notre sécurité, notre santé, l'éducation de nos enfants. C'est vraiment tout, sauf les récompenser et récompenser le travail".
"Il ne faut pas se faire d'illusions"
"La page 1 de l'accord de gouvernement dit que le Premier ministre va préparer une réforme de l'État, c'est-à-dire va préparer un transfert de compétences du fédéral vers les régions. Vous savez, un Premier ministre nationaliste, ça poursuit un programme nationaliste. Il ne faut pas se faire d'illusions", ajoute Paul Magnette.
Ce dernier poursuit : "Ils ont déjà transféré 2 milliards d'euros du fédéral vers les régions, ce qui n'est pas un gros problème pour la Flandre, mais qui va être une charge extrêmement lourde pour la Wallonie et pour Bruxelles. (...) C'est vraiment dit dans la page 1, que la première mission - avant le pouvoir d'achat, avant la cohésion économique et sociale du pays - sa première mission est de préparer la prochaine réforme de l'État. C'est donc clairement un agenda nationaliste. Pour moi, c'est incompréhensible que le MR et les engagés se soient mis à plat ventre devant les nationalistes et n'aient rien fait pour défendre les intérêts des francophones".
Des centaines de milliers de personnes vont devoir travailler plus longtemps pour avoir une plus petite pension
Le président du PS l'affirme : "Ce n'est pas pour ça que les citoyens ont voté. Les citoyens ont voté pour améliorer le pouvoir d'achat, pour améliorer leurs conditions de vie au quotidien".
Pourtant, Vooruit a participé aux négociations... et a signé l'accord de gouvernement. "Le Parti socialiste et Vooruit appartiennent à la même famille, mais nous sommes deux partis différents. Moi, je n'aurais jamais accepté un tel accord de régression sociale et qui affaiblit la solidarité entre tous les Belges", a-t-il conclu.