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La manifestation contre le nouveau décret paysage, qui fixe les règles pour les étudiants de l'enseignement supérieur, prend désormais, une tournure politique. Aujourd'hui, deux des partenaires de la majorité en Fédération Wallonie-Bruxelles, le PS et Ecolo, demandent une "adaptation" du décret. Ils l'avaient pourtant... validé, avec le MR, en 2021.
Ils n'étaient peut-être que 250 à manifester dans les rues de Bruxelles, mais visiblement, l'action des étudiants a eu son petit effet. La destination finale, c'était devant le siège du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Il y a trois parties dans la majorité : PS, Écolo et le MR. Aujourd'hui, deux des trois parties sont du côté des étudiants, le PS et Ecolo. Ils veulent tout simplement revoir le décret paysage.
"Avec ce qui s'annonce, il faut avoir le courage politique de dire qu'on doit remettre cette réforme sur le métier, on doit pouvoir suspendre les effets de cette réforme", estime Jean-Marc Nollet, co-président d'Ecolo. "Retirer le décret, non, mais mettre un temps de pause d'un an permettant d'y voir plus clair", répond Frédéric Daerden (PS), le vice-président du gouvernement de la FWB.
Ce qui les inquiète, même s'ils ont voté le décret paysage, c'est le nombre élevé d'étudiants qui pourraient être bloqués dans leurs études à la rentrée prochaine. Faute de réussite, sur une période plus courte, ces étudiants ne seraient plus financés.
La ministre en charge, c'est Françoise Bertieaux, mais aucune réaction aujourd'hui, excepté un petit message sur X, anciennement Twitter : "J'entends beaucoup de désinformation dont le but est de vous faire peur sur le décret paysage. Vous êtes étudiant et vous êtes inquiet pour votre parcours. Voici les vraies règles de financabilité en vigueur", répond-t-elle. En prime, un lien vers une circulaire.
Mais cela ne suffit pas aux autres membres de la majorité. "Je pense que le MR doit entendre le cri des étudiants, le cri des familles, le cri de la FEF, le cri aussi des institutions universitaires et des hautes écoles", réagit Jean-Marc Nollet. "Je n'imagine pas qu'il n'y ait pas au moins quelques députés MR qui puissent comprendre combien l'enjeu de ces jeunes est extrêmement important".
"Je ne sais pas comment le MR va évoluer. Il est clair qu'au niveau du Parti Socialiste, au niveau du Parti Ecolo, il y a une volonté de rencontrer cette préoccupation", dit Frédéric Daerden.
Une certaine tension dans la majorité francophone. L'idée d'une majorité alternative, cette fois sans le MR, est déjà évoquée.