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Le Haut Commissaire aux droits de l'homme des Nations unies, Volker Türk, a vivement condamné mardi la nouvelle loi interdisant aux femmes afghanes de s'exprimer en public. Il a également appelé les talibans, au pouvoir dans ce pays d'Asie centrale, à abroger ces mesures "scandaleuses".
Cette loi pour "promouvoir la vertu et prévenir le vice" contrôle tous les aspects de la vie des Afghans, de l'habillement aux interactions sociales, dont la tenue et la longueur de la barbe des hommes, l'interdiction de l'homosexualité, des combats d'animaux, de la musique dans les lieux publics, et des congés autres que ceux du calendrier religieux musulman. Les femmes doivent en outre être entièrement couvertes et ne pas faire entendre leur voix en public.
Dans un communiqué, le Haut Commissaire dénonce le fait que "les femmes soient complètement effacées en public" et que "leurs voix soient réduites au silence". Les talibans les privent de leur "autonomie individuelle", réduisant les femmes "à des êtres sans visage et sans voix".
L'Afghanistan viole ainsi les obligations qui lui incombent en vertu du droit international relatif aux droits humains, selon Volker Türk. "Nous appelons les autorités de facto à abroger immédiatement cette législation", ajoute-t-il.
Lundi, l'Union européenne s'était également déclarée consternée face à l'adoption de cette loi. "Elle retire aux femmes afghanes le droit fondamental à la liberté d'expression", a dénoncé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell.