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Pour sa rentrée, la Fédération des CPAS a partagé, jeudi, son analyse des déclarations de politique régionale et communautaire des nouveaux gouvernements. Si elle y relève quelques bonnes intentions, elle y voit surtout "des réformes susceptibles de fragiliser à la fois les personnes et l'institution", a déclaré son président, Luc Vandormael.
Le comité directeur de la Fédération, où est représenté chaque parti, s'est réuni à plusieurs reprises pour analyser ces déclarations. À l'unanimité, il exprime des préoccupations à l'égard des bénéficiaires des CPAS et des CPAS eux-mêmes.
Principale source d'inquiétude: la volonté de la nouvelle majorité MR-Engagés de limiter les allocations de chômage à deux ans. Une mesure "qui pourrait entraîner des conséquences dramatiques pour les personnes et pour les CPAS", a pointé Luc Vandormael.
Selon une fourchette haute, quelque 52.000 chômeurs de longue durée pourraient en effet être contraints de se tourner vers les CPAS. Si l'on soustrait de ce nombre ceux qui n'auront pas droit à l'aide sociale en raison, notamment, de leur statut de cohabitant, ceux qui ne pousseront jamais la porte d'un CPAS et ceux qui retrouveront un emploi, on parvient à une fourchette plus réaliste allant de 17.000 à 34.000 bénéficiaires supplémentaires.
"Si la volonté de mettre en œuvre cette mesure existe, elle doit être accompagnée de moyens financiers complémentaires pour les CPAS, tels que l'augmentation du taux de remboursement du revenu d'intégration à 95% et des moyens pour davantage de personnel", a plaidé le président des CPAS wallons, en appelant également à la définition de conditions d'exemption (plus de 50 ans, personnes en formation professionnelle, etc.)
"Si la mesure était appliquée dans son intégralité et sans autres moyens pour les CPAS, cela s'apparenterait à un transfert de charge d'une ampleur inédite à charge des pouvoirs locaux, déjà sous forte tension budgétaire", a-t-il résumé.