Partager:
Thierry Bodson a lancé lundi une nouvelle fois son appel à un front des partis de gauche en Belgique.
Les élections du 9 juin se sont traduites par une défaite des partis de gauche dans la partie francophone du pays, particulièrement en Wallonie, historiquement ancrée à gauche, et la victoire du MR et des Engagés. Plusieurs facteurs expliquent cette situation, selon le syndicaliste qui a notamment mis en avant l'absence de projet.
"Le MR est venu avec un projet, très farfelu, simpliste, qui ne tiendra pas la route au niveau du carcan budgétaire européen, mais il avait un projet face à une gauche à nouveau divisée, avec une multiplication de mesures, un programme, mais pas de projet", a affirmé M. Bodson sur les ondes de La Première.
Avant les élections, M. Bodson avait lancé un appel au PS, au PTB et à Ecolo à former un front de gauche. L'initiative a fait long feu et les divisions ont dominé la campagne.
"Pour moi, c'est le monde associatif, les syndicats, les mutuelles qui devront prendre la main pour créer ce front des progressistes. Et si les partis politiques de gauche comprennent un jour, tant mieux. Ce qui serait dommage, c'est de se retrouver comme en France, le nez sur le carreau, avec une extrême droite aux portes du pouvoir pour enfin s'unir".
Les négociations en vue de former des gouvernements n'ont pas encore formellement commencé. Il est toutefois vraisemblable qu'une limitation dans le temps des allocations de chômage soit mise sur la table. Une mesure à l'égard de laquelle la FGTB et la CSC mettent en garde le monde politique, tant pour les effets qu'elle aura sur les chômeurs de longue durée - "on laissera encore un peu plus de côté des personnes qui sont dans les difficultés", a averti la secrétaire générale de la CSC, Marie-Hélène Ska, sur Bel RTL - que sur les budgets des communes.
"On va transférer une grande partie de la charge sur les budgets communaux, en particulier dans les grandes villes", a-t-elle ajouté. Puisque ce sont les Régions qui exercent la tutelle sur les communes, de facto, une partie de l'assurance chômage sera régionalisée, a assuré M. Bodson. "Un cinquième des chômeurs sera pris en charge par le budget des Régions, c'est un pas vers d'autres pans de la sécurité sociale".