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Ce dimanche soir, le dépouillement des votes place le MR en tête en Wallonie et à Bruxelles, la N-VA première en Flandre. Quels enseignements faut-il en tirer ? "C'est une élection assez étonnante", analyse le politologue Pascal Delwit.
"Bien évidemment, la N-VA a gardé la première place en Flandre, mais il faut observer que c'est le meilleur résultat du Vlaams Belang depuis 1978 à une élection législative. Il avait déjà fait mieux à l'élection régionale de 2004, mais là, aux élections législatives, c'est le meilleur résultat atteint par l'extrême-droite", note-t-il.
Un autre enseignement possible : "C'est indubitablement une élection de rupture en Wallonie", constate Pascal Delwit.
"On se rappellera qu'aux élections de 2007, le MR avait largement devancé le Parti Socialiste en dépassant même la barre des 30%, mais on était dans un contexte spécifique, un contexte de crise, lié en particulier à la crise de la société La Carolorégienne à Charleroi", rappelle l'expert. "Ici, il n'y avait pas de contexte spécifique de crise, en d'autres termes, il y a un mouvement très net, très clair de droitisation d'une partie de l'électorat en Wallonie qui a profité au MR à la région, qui a profité au MR à la Chambre et qu'on observe d'ailleurs, dans une certaine mesure, aussi à Bruxelles, mais dans une mesure moins marquée".
"Troisième enseignement", conclut Pascal Delwit : "A l'exception de la famille verte, Ecolo et Groen perdent les élections, les destins des familles sont séparés, le Parti Socialiste se tasse électoralement, les libéraux progressent, Les Engagés bondissent électoralement, le CD&V fait un tassement, le MR atteint un score excellent en Wallonie, excellent à Bruxelles, l'Open VLD atteint un des pires scores de son histoire. En d'autres termes, du point de vue des familles politiques, il n'y a quasiment plus de logique d'élection fédérale".