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Elio Di Rupo, 72 ans, s’apprête à retrouver les bancs du Parlement européen, après avoir été élu le 9 juin dernier. S’agissait-il des dernières élections de l’homme fort du parti socialiste?
Elio Di Rupo, le Ministre-président wallon sortant, était l’invité de Bel RTL matin. Au micro de Christophe Deborsu, celui qui vient d’être élu député européen socialiste parle de son avenir personnel et de celui de son parti, après la forte chute du PS aux dernières élections du 9 juin.
C'est votre dernière élection, Elio Di Rupo?
Oh, il n'est pas dit, on verra.
Vous aviez dit à Pascal Vrebos à l'époque que vous resteriez jusqu'à au moins 80 ans, vous confirmez? Voire plus?
Je ne me fixe plus d'âge. Tout dépend de la santé mentale, de la santé physique, de la qualité du travail fourni. Quand on est dans le monde politique, qu'on a, comme moi, consacré sa vie aux autres, on se doit d'être utile aux citoyens. Le jour où on n'est plus utile, il faut prendre sa retraite ou se retirer.
La défaite du PS, on ne vous a pas encore entendu parler de cela. Défaite en Wallonie, 23 % des voix wallonnes il y a un mois. Sous votre présidence, 26 % en 2019, mais même plus de 30 % en 2014. 23 en Wallonie, c'est le pire des scores depuis mémoire d'homme. C'est dû à quoi?
Ne cherchons pas midi à 14h. Constatons le succès du MR et des Engagés. Pour le reste, en démocratie, il faut respecter le choix des électeurs et des électrices.
Il y a une raison, quand même? Le PS a gagné en France, il a gagné en Grande-Bretagne. Pourquoi pas chez nous?
Il y a de nombreuses raisons, mais je suis là pour tourner la page et je pense qu'il faut laisser aux analystes, aux politologues, aux historiens, le soin d'analyser tout ça. Si nous le faisons nous-mêmes, on va leur enlever du travail. Ce ne serait pas très élégant de ma part.
J'essaie encore une dernière. Paul Magnette, est-il un bon président ? 23 % une fois encore. Vous faisiez mieux. Alors, c'était une autre époque, évidemment. Est-ce que Paul Magnette doit faire un pas de côté ? C’est ce que disent certains.
Le bureau du parti a demandé qu'il poursuive son travail. Je sais qu'il va mettre en chantier toute une réflexion sur comment être plus utile, le plus utile possible, d'une manière progressiste, dans une société où, on l'a vu encore dernièrement en France, il y a beaucoup de blessures chez nos concitoyens.
Il n'est pas en cause, en tout cas?
Il y a beaucoup de difficultés. Il y a un certain désenchantement. C'est tout cela qu'il faut analyser et avoir une réponse appropriée, je pense, dans un monde difficile. Il faut le faire avec modération, explication. Je crois qu'on va tous contribuer au redressement de la famille politique, parce que je pense qu'une famille progressiste, modérée comme la nôtre, est indispensable dans le paysage politique de notre pays.