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La ministre wallonne de l'Environnement Céline Tellier est attendue ce mardi en commission du parlement de Wallonie sur les résultats des prises de sang réalisées dans la zone de Chièvres, à la suite de la pollution de l'eau de distribution aux poly- et perfluoroalkylées (PFAS), des substances chimiques toxiques et persistantes. Voici en primeur les explications qu’elle compte donner aux députés.
Céline Tellier, la ministre wallonne de l’Environnement, était l’invité de Bel RTL matin. Au micro de Martin Buxant, elle a expliqué pourquoi les résultats des analyses sanguines liées aux PFAS à Chièvres ne seraient connues qu’après les élections.
On vote dans 13 jours. Et vous, vous avez une session de rattrapage parlementaire, puisque demain mardi, vous avez été convoquée en commission du Parlement wallon afin de vous expliquer une nouvelle fois sur les PFAS, ces polluants chimiques. Certains vous reprochent de cacher les résultats d'analyses sanguines des gens qui ont été testés, notamment à Chièvres. Est-ce que vous cachez quelque chose
Sur ce dossier, il faut d’abord rappeler que l'eau aujourd'hui est partout sous la future norme en matière de PFAS en Wallonie, donc on peut boire de l'eau sans risque à Chièvres également.
Sur la question des prélèvements sanguins, on a travaillé de façon méthodique sur base de protocoles scientifiques qui ont été validés par les scientifiques à la fois de l'administration et les scientifiques indépendants convoqués par le gouvernement, c'est-à-dire un travail en quatre phases. Une première phase de prélèvements sanguins qui ont eu lieu de janvier à fin mars pour la zone concernée. Une deuxième phase d'analyse en laboratoire qui s'est clôturée également, donc on a aujourd'hui des résultats qui sont bruts. Et puis maintenant, on entame une troisième phase qui est une phase essentielle, c'est une phase d'interprétation des résultats. Concrètement, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on va d'abord pouvoir dire aux personnes, mais tiens, votre résultat, est-ce qu'il est à risque ou est-ce qu'il est tout à fait sans danger ? On va pouvoir également déterminer les causes d'une éventuelle contamination, notamment la question de l'eau potable qu'on a beaucoup évoquée. Et puis, on va pouvoir surtout donner des recommandations sur le plan médical. Et cette phase, elle est donc essentielle pour accompagner les personnes, accompagner les médecins généralistes aussi. Voilà où on en est aujourd'hui : quatre phases. Puis la communication, effectivement.
Le problème, entre guillemets, c'est que vous donnerez les résultats de ces analyses six jours après les élections du 9 juin?
On les donnera la deuxième quinzaine du mois de juin. Je ne connais pas le timing précis puisque ça dépend des scientifiques, des spécialistes aujourd'hui qui sont mobilisés sur ces résultats. Ce ne sont évidemment pas mes services qui font l'analyse directement.
Vous n'avez pas repoussé la date à laquelle on allait connaître les résultats de ces analyses?
On n'a absolument rien repoussé. Ces timings, ces quatre phases, sont connus depuis le début tant du gouvernement que du Parlement. Je regrette donc que certains, effectivement, instrumentalisent ce dossier qui est un dossier de santé publique et en fassent un enjeu électoral. Je pense qu'on a autre chose à faire.
Mais, vous êtes ministre. Si vous dites à l'administration de se dépêcher ou de donner une tendance, elle peut le faire avant les élections?
Je rappelle que les biomonitorings précédents qui ont été faits, notamment par mon prédécesseur, Carlo Di Antonio, ils ont mis à peu près deux ans à chaque fois. Ici, on va être sur un timing de six mois. Donc, on a clairement demandé de faire le plus rapidement possible les choses parce qu'on sait que les personnes sont en attente bien légitime de ces résultats. On n'a absolument rien retardé. Mais ce que les riverains nous demandent également, notamment ceux qui ont été auditionnés au Parlement, c'est justement d'avoir une communication qui soit éclairante, qui ne laisse pas les gens dans l'incertitude en recevant des chiffres bruts qu'ils seraient incapables d'interpréter et surtout où ils seraient totalement démunis en termes d'action. Ce que nous voulons, c'est que cette communication soit assortie de recommandations. Des recommandations et puis aussi des analyses par rapport à l'ensemble de la population. Est-ce qu'on est surexposé ou non à Chièvres? Aujourd'hui, on ne le sait pas encore.
Concernant son audition prévue ce mardi, la ministre dit encore "trouver particulier de venir créer un fait politique en convoquant la ministre à 10 jours des élections alors que l’agenda et ces phases sont connues depuis toujours et que nous n’avons absolument rien reporté".