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Accent flamand: Bart De Wever Premier ministre, ou plutôt... Conner Rousseau?

En ce premier jour d'été, Saint-Nicolas, ville située entre Anvers et Gand, semble détenir la clé de la formation du prochain gouvernement fédéral belge. Alors que la Grand-Place, ornée de la statue du Saint des enfants, inspire la confiance, les habitants se prononcent fermement sur le futur premier ministre et la composition de la future coalition gouvernementale.

L’été hésite à Saint-Nicolas. J’y vais ce jeudi 20 juin, premier jour officiel de la belle saison, en tout cas, c’est son nom. Sur la Grand-Place, la plus vaste de Flandre, trône une statue du Grand Saint. Est-ce dû à l’inspiration qui émane du meilleur ami des enfants? La capitale du pays de Waes, à mi-chemin entre Anvers et Gand, paraît détenir la solution pour la formation du gouvernement fédéral.

Interrogation 1: qui sera le futur premier ministre?

"Bart De Wever bien sûr", dit une majorité des locaux, même ceux qui ont voté Vlaams Belang le 9 juin. "C’est le plus expérimenté de nos politiques, le plus intelligent, le mieux élu, ça doit être lui."

Interrogation 2: quelle sera la future coalition ?

Une fois encore, Sint-Niklaas parle d’une seule voix: "Vooruit doit monter au gouvernement fédéral. En tout cas si le parti socialiste flamand en obtient assez pour la Belgique d’en-bas." Saint-Nicolas promeut donc la coalition Arizona: N-VA, MR, Les Engagés, CD&V et Vooruit.

Oui, à Saint-Nicolas, on y croit. Peut-être avec raison. Bart De Wever a chargé un membre de son parti, Matthias Diependaele, ministre flamand sortant du budget, de former le gouvernement flamand. Ça lui laisse le temps à lui, Bart, le plus célèbre des nationalistes, de s’occuper à plein temps du gouvernement fédéra, un comble quand on y pense.

Il faut dire que la priorité de son parti est de réaliser le confédéralisme et c’est à la chambre des représentants que les réformes en ce sens peuvent être votées. "Bart De Wever veut vraiment être premier ministre", je l’entends de plusieurs sources au sein-même de la N-VA.

À moins qu’il lui faille finalement céder le poste à Conner Rousseau pour donner une compensation à Vooruit, seul parti de gauche à s’engager dans la future équipe de centre-droit. Conner et Bart s’entendent d’ailleurs comme des larrons en foire d’Anvers, pourquoi pas Conner Ier.

Quant à savoir si Vooruit montera dans l’attelage fédéral, la facilité avec laquelle les socialistes du nord ont accepté d’entamer des négociations pour la formation du gouvernement flamand laisse entrevoir le meilleur.

Quelques jours avant les élections, la présidente Melissa Depraetere avait déjà affirmé que son parti pourrait opter pour le pouvoir sans son parti frère, le PS. Que les socialistes du nord et du sud partagent le même bâtiment au Boulevard de l’Empereur à Bruxelles n’est pas un problème.

Leurs présidents respectifs sont logés à des étages différents et se voient somme tout rarement. Dernier élément, le plus important : dans le Krant van West-Vlaanderen de cette semaine, Madame Depraetere vient de déclarer: "Je trouve qu’on doit essayer d’aller au fédéral." Tout est dit.

Donc, oui: les planètes et surtout les partis s’alignent. La Belgique semble redevenir un pays normal. L’informateur de roi, Bart De Wever agit dans la plus grande discrétion. Une discrétion respectée par ses sans doute futurs partenaires.

Il y a de la confiance. Du respect. De là à s’emballer, non. Ce qu’il y a à l’intérieur d’un paquet cadeau déçoit parfois. Même si le colis porte la caution de Saint-Nicolas.

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