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D'exploitante en colère à ministre de l'Agriculture, ce que compte changer Anne-Catherine Dalcq dans le paysage politique

Elle était l'un des visages de la colère des agriculteurs ces derniers mois et elle est devenue la ministre wallone de l'Agriculture, de la Ruralité, de Nature, de la Chasse, la Pêche et la Forêt.. Anne-Catherine Dalcq était l'invitée du RTL info 19h de ce jeudi 18 juillet. 

Anne-Catherine Dalcq, vous êtes donc ministre depuis le début de la semaine. Comment se sont passés vos premiers jours?

Anne-Catherine Dalcq: C'est très intense, ce sont des journées denses, on reçoit énormément d'informations. C'est comme ça, c'est un plaisir aussi.

Cette nomination, c'était une vraie surprise?

C'est vrai qu'après les élections, j'ai commencé à voir mon nom apparaître dans les journaux. J'ai commencé à réfléchir, si ça devait arriver, quelle serait ma réponse. Et donc j'en ai parlé à des amis agriculteurs, des personnes dans le parti, mais aussi ma famille avant tout, parce qu'on a une exploitation. Et voilà, j'avais décidé de relever le défi si ça m'était proposé.

Vous avez été vice-présidente de la Fédération des Jeunes Agriculteurs. Vous dénonciez alors la façon dont les autorités géraient l'agriculture. Qu'est-ce que vous pensez pouvoir changer maintenant que c'est vous qui en avez la charge?

J'ai été vice-présidente des Jeunes Agriculteurs Wallons, mais aussi Européens, ce qui m'a permis d'avoir les deux visions. En lisant l'accord de gouvernement wallon, j'ai vraiment retrouvé énormément de choses qu'on demande depuis des années, qui faisaient partie de nos revendications. Les différents syndicats sont contents et j'espère que les mesures environnementale seront plus réfléchies, plus liées au terrain. Pour le moment, ça ne se passe pas bien sur le terrain. Le fait aussi d'améliorer l'accès à la terre, l'accès au fond, c'est ce qui est primordial aujourd'hui. Si on veut demain une agriculture toujours portée par des jeunes indépendants, des indépendants... Une agriculture à taille humaine.

Beaucoup de responsables politiques en Belgique disent que les décisions se prennent surtout au niveau européen. Pensez-vous pouvoir agir au niveau wallon?

Oui, bien sûr. Déjà, le ministre wallon de l'Agriculture peut aller au Conseil européen un mois sur deux, en alternance avec mon homologue flamand. On peut également participer à ces discussions et, parmi les 27, essayer de changer certaines choses. Et puis, il y a toujours moyen de retravailler les mesures. Et à ça, je vais apporter mon expertise de terrain, mais aussi, je suis bien ingénieure de formation, j'ai un doctorat en sciences économiques. J'ai vu énormément de choses en Europe, etc. pour appliquer, pour mettre en œuvre de nouvelles solutions en Wallonie.

Vous indiquiez ne pas vouloir abandonner votre ferme en devenant députée. Cela sera encore plus compliqué en tant que ministre. Comment vous allez faire?

Eh bien, on va prendre davantage d'aides sur l'exploitation. On va un peu réorganiser aussi l'exploitation. On en a parlé en famille, cela me tient vraiment à cœur de garder mon exploitation. C'est vraiment, c'est un peu la base de toutes mes batailles. Je trouverai toujours trouver le temps d'aller décompresser dans mes vaches, dans ma campagne. Et on verra comment je vais m'arranger. Je vais mettre tout le temps nécessaire à toutes les responsabilités qui reviennent aux ministres de l'Agriculture et de la Ruralité. Et de la forêt, de la chasse, de la pêche, de la nature. Mais je veux aussi rester ancrée dans ma campagne. 

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