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Bart De Wever prêtera serment ce lundi et deviendra le Premier ministre de la Belgique. Voici ses premières déclarations au micro de RTL info.
Il est nationaliste flamand affirmé et va devenir le Premier ministre. Comment Bart De Wever appréhende-t-il cette nouvelle casquette? "C'est bizarre, ça se passe dans la vie. Je suis ce qui je suis, tout le monde sait qui je suis. Ce n'était pas mon rêve de devenir Premier ministre", affirme-t-il. "Je suis ce que je suis. Je ne vais pas changer, mais je suis respectueux de chacun et aussi de chaque tradition. Je ne suis pas quelqu'un qui est révolutionnaire. Je suis respectueux de chaque tradition, même des traditions que je voudrais changer. "
Les résultats des élections fédérales de juin dernier l'ont conforté dans ce rôle. "Mais quand on a vu que les Wallons ont voté pour M. Bouchez et M. Prévot, et on a lu leur programme pour la première fois. Je me suis dit 'Enfin, finalement, il y a des partenaires qui veulent travailler dans le socio-économique'. Jusqu'à présent, j'étais toujours confronté à la domination de la gauche et de l'extrême gauche, même de la Wallonie, l'assistanat, la pauvreté, le misérabilisme. Le seul point commun que je pourrais avoir avec le PS, c'est la régionalisation de ce pays. Mais cette fois-ci, il y avait une opportunité. On va mener une politique migratoire assez stricte, la plus stricte possible dans le cadre européen. Ça, c'est une belle opportunité pour la N-VA et aussi le socio-économique."
Selon le futur Premier ministre, le virage à droite du gouvernement belge est une "opportunité historique de sortir du déficit, des dettes, et la politique d'assistanat du PS".
Ce lundi, Bart De Wever se rendra en son nouveau à un sommet européen avec les différents chefs d'État. "C'est une belle surprise. Le Roi m'a donné une lettre et il m'a dit 'Lundi, vous devez assister au sommet européen sur la défense'. Je ne suis pas vraiment spécialiste en la matière. Encore une nuit blanche, mais je serai là", affirme le chef de la N-VA
Des négociations tendues à la fin?
Bart De Wever affirme que "dans une négociation, les décisions les plus dures, les grands nœuds à couper, c'est toujours à la fin". Après quelques nuits blanches, le grand accord socio-économique était finalement trouvé. "C'était le plus dur."
Pour l'heure, l'accord est de 200 pages détaillées et chiffrées semble satisfaire Bart De Wever: "Je m'attends toujours à des tensions et des problèmes, mais l'accord est assez précis."
Le futur Premier ministre tempère: "Les tensions, ce n'est pas une question d'hommes ou de personnes, c'est une question de contenu. Vous savez, ce pays est dans un mauvais état. Le budget va évoluer vers le pire budget du monde occidental si on ne fait rien. La politique a changé, donc on doit changer la politique. On doit finalement adopter des grandes mesures, des grandes réformes pour les pensions, pour la fiscalité, le marché du travail, que la Commission européenne nous préconise de faire depuis deux décennies déjà, mais qu'on n'a jamais fait." Cela ne sera pas "une promenade de santé". "Ce sera 10 ans d'assainissement. O va faire ça avec des libéraux et des socialistes, vous pourrez vous imaginer que ce n'est pas facile.."
Une enveloppe de 23 milliards d'euros
Côté économie, le chiffre paraît astronomique: 23 milliards d'euros sont évoqués dans l'accord du gouvernement. "C'est en fait un exercice de 20 milliards. Il y a encore une enveloppe de 3 milliards pour de nouvelles politiques, notamment pour la défense, qu'on doit renforcer, on est obligés de le faire. Du 20 milliards, on fait un tiers en effet retour. C'est beaucoup. Mais c'est parce que les deux tiers, on le fait en réforme dans les pensions, le marché du travail et la fiscalité. C'est la première fois dans l'histoire récente de ce pays, ou même dans l'histoire de ce pays, qu'on fait un assainissement d'une telle taille sans hausse d'impôts. Même l'inverse, il y a une baisse d'impôts de 1,5 milliard. Et ça, c'est quand même... Je suis très fier d'avoir pu conclure un tel accord."
Une réforme de l'État?
Au micro de RTL info, Bart De Wever confirme. "Oui, c'est exact et ça me semble normal." Avant de nuancer: "l'Arizona n'a pas les 100 sièges dont il faut pour une réforme de l'État", mais pourquoi pas dans une prochaine législature. "Pendant cette législature, on n'a pas la majorité spéciale, mais on a quelques points qu'on voudrait quand même présenter au Parlement, notamment la suppression du Sénat, qui est pour moi un symbole de gaspillage d'argent public et des mesures comme ça. Si on peut trouver les 100 sièges, on peut déjà mettre des pas de l'avant."
L'accord est-il définitivement réglé?
Les négociations sont bien terminées sur l'accord de gouvernement. "Je ne dirais jamais que tout est parfait, mais je pense que tout est réglé." Concernant les postes ministériels aussi, eux, "ne font pas partie de l'accord".