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Un Belgo-Rwandais âgé de 65 ans reconnu coupable de crimes de guerre et de génocide

Emmanuel Nkunduwimye a été reconnu coupable par le jury de la cour d'assises ce jeudi.

Le jury de la cour d'assises de Bruxelles a reconnu, jeudi, Emmanuel Nkunduwimye coupable de crimes de guerre et de génocide pour des meurtres, une tentative de meurtre et un viol commis au Rwanda en 1994.

Cet homme, un Belgo-Rwandais âgé de 65 ans, était accusé devant la cour d'avoir participé au génocide des Tutsis avec son ami Georges Rutaganda, qui était l'un des hauts responsables des milices Interahamwe et qui a été condamné à la prison à vie.

Les jurés ont déclaré l'accusé coupable sur toute la ligne, établissant notamment qu'il n'a pas pu ignorer les crimes commis par son ami Rutaganda alors qu'il a passé plusieurs semaines à ses côtés dans le complexe immobilier Amgar à Kigali.

"L'accusé a vécu durant le génocide dans le lieu-dit Amgar, appartenant au père de Georges Rutaganda, et où l'accusé exploitait un garage automobile avec Jean-Marie Vianney Mudahinyuka. Ce lieu-dit était un des états-majors des Interahamwe [milices composées de jeunes Hutus extrémistes]", mentionne l'arrêt de la cour, citant les témoins qui ont rapporté cette information. Emmanuel Nkunduwimye "ne pouvait ignorer les exactions commises dans ces lieux".

Outre la présence d'Emmanuel Nkunduwimye à Amgar, ce sont ses liens avec Georges Rutaganda, Jean-Marie Vianney Mudahinyuka et Robert Kajuga qui ont conduit les jurés à le déclarer coupable. "Georges Rutaganda était l'un des deux vice-présidents du Comité national des Interahamwe. Il a été condamné à la prison à vie par la chambre d'appel du TPIR [Tribunal pénal international pour le Rwanda]. Jean-Marie Vianney Mudahinyuka était conseiller au sein du Comité national des Interahamwe. Il purge actuellement une peine de 19 ans de prison au Rwanda. Robert Kajuga était président du Comité national des Interahamwe", rappelle le jury dans sa décision. "C'est en connaissance de cause qu'Emmanuel Nkunduwimye a aidé ces personnes", établit-il.

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