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Le verdict du procès des attentats de Bruxelles est finalement tombé, très tard ce mardi soir. Il aura fallu 19 jours de délibérations et plusieurs mois de procès. Six des dix accusés sont déclarés coupables d'assassinats terroristes.
Les frères Smail et Ibrahim Farisi, dont la cour n'a pu prouver la complicité, ont quant à eux été acquittés.
Parmi eux, Salah Abdeslam est reconnu co-auteur des attaques. Il était en prison au moment des attentats à Bruxelles, mais avait connaissance des projets terroristes à Bruxelles d’après le jury. Mohamed Abrini, l’homme au chapeau qui avait renoncé à se faire exploser à l’aéroport de Zaventem, avait lui plaidé coupable. Ils encourent tous deux une peine de réclusion à perpétuité. Il en va de même pour Osama Krayem.
Nous sommes très, très déçus de la décision qui a été rendue
Me Michel Bouchat, qui défend Salah Abdeslam avec Me Delphine Paci dans le dossier des attentats du 22 mars 2016, s'est dit "très déçu" du verdict rendu par le jury d'assises dans la nuit de mardi à mercredi. L'avocat a d'abord refusé de commenter la décision de justice, avant de déclarer : "Je peux quand même vous dire que nous sommes très très déçus de la décision qui a été rendue, du verdict qui est celui du jury. J'ajoute que la motivation qui nous donne les raisons de ce verdict ne nous satisfait franchement pas. Aucune réponse n'est apportée à nos arguments développés en plaidoirie", a-t-il finalement partagé.
Concernant Sofien Ayari et Hervé Ba Yin Gana, seule la participation aux activités d'un groupe terroriste a été retenue. Sofien Ayari est satisfait du verdict, a déclaré son avocate Me Laura Séverin, après la lecture de l'arrêt. Selon la pénaliste, le jury a été touché par la sincérité de son client, qui ne voulait pas perpétrer des attentats le 22 mars 2016 mais espérait repartir au front en Syrie. "Il est satisfait, il a été entendu. Il a effectivement dit depuis le départ que sa volonté était de retourner en Syrie", a commenté l'avocate.
Le travail des victimes continue
C’est une page qui se tourne pour les victimes, même si la douleur persiste, comme l'explique Philippe Vansteenkist, leur porte-parole: "Ce qu'on dit à toutes les victimes, c'est qu'il faut pouvoir digérer ça, mais il faut aussi apprendre à vivre avec. C'est une étape qui se finit, mais ceci ne clôture pas la souffrance des victimes", nous confie-t-il.
"J'accorde aux jurés toute ma gratitude", a salué mardi soir Pierre-Yves Desaive, survivant de Zaventem. "Bien sûr, on peut dire qu'ils n'ont fait que leur devoir de citoyen mais, selon moi, aucun citoyen n'est prêt à supporter ça... Et je ne parle pas seulement du fait d'être coupé de sa vie familiale et professionnelle pendant sept mois", a-t-il expliqué.
Concernant le verdict, Pierre-Yves Desaive s'est dit "satisfait" comme la plupart des parties civiles, selon lui. "On a vu que malgré les difficultés, la justice pouvait vraiment être rendue sereinement. Les décisions tombées aujourd'hui reflètent assez bien ce que nous avons entendu pendant sept mois."