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La police réalise un sacré coup de filet: plus de 100 armes saisies et 6 personnes arrêtées dans une opération de grande ampleur

C'est l'aboutissement d'une enquête de plusieurs mois. La police a arrêté plusieurs personnes et saisi une grosse centaine d'armes à feu. 

Après une enquête de plusieurs mois, une vaste opération de police coordonnée par la Police Judiciaire Fédérale de Bruxelles, en coopération avec les Unités spéciales, a abouti, le 7 septembre 2024, au démantèlement d’une organisation suspectée d’être active dans le trafic d’armes à feu à grande échelle. Cette organisation, dont les ramifications pourraient s’étendre à l’étranger, aurait répandu ces derniers mois des armes à feu semi-automatiques contrefaites dans la région bruxelloise.

Dans le cadre de cette enquête, 6 personnes ont été placées sous mandat d’arrêt, plus de 110 armes à feu semi-automatiques et une importante quantité de munitions a été saisie.

"Il y avait quand même une grande mobilisation pour la police fédérale. Plusieurs services, comme les unités spéciales, ont travaillé ensemble", explique Stefan Vandevelde, porte-parole du parquet de Bruxelles.

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Une enquête minutieuse dévoile les dessous du trafic

L’enquête minutieuse a révélé que cette organisation présumée avait établi sa zone de commercialisation en région bruxelloise. Elle est suspectée de se livrer à la vente et la livraison d’armes à feu à travers Bruxelles et au-delà. 

"Ces armes viennent d'en dehors de l'Europe. Ce sont des copies conformes d'armes réellement produites dans ces pays, mais ce sont des armes sans numéro de série, qu'on appelle 'ghost weapons'", explique Eric Jacobs, le directeur de la Police Judiciaire Fédérale de Bruxelles.

Les armes saisies ne disposaient d’aucun marquage de contrôle et de fiabilité, ni de numéro d’identification.

Cette pratique, particulièrement appréciée des criminels, rend la traçabilité de ce type d’arme très difficile. 

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Il apparait également que cette organisation pourrait avoir des liens étroits avec d’autres groupes criminels établis à l’étranger. Des connexions transfrontalières auraient permis de faire transiter des quantités considérables de ces armes à feu vers la Belgique.

La police a également pu traquer un canal Telegram qui permettait de vendre des armes. "Ça, c'était sous la direction du parquet du Brabant wallon. Nous avons travaillé avec notre cyber-centre, puisque nous avons ici des personnes qui monitorent les canaux sociaux jour et nuit. Nous avons détecté ce canal problématique, surtout vu le contexte général d'armes à feu qui augmente à Bruxelles".

Une opération de police de grande envergure

L’enquête, qui s’est déroulée sur plusieurs mois, a mobilisé des moyens importants et a nécessité une coopération étroite entre les différentes unités de la Police Fédérale. 

Tout au long de l’enquête jusqu’au 7 septembre dernier, les services de police ont procédé à la saisie de plus de 110 armes à feu semi-automatiques et une quantité importante de munitions.

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L’enquête à l’instruction, menée par une juge d’instruction, est toujours en cours. Dans l’intérêt de celle-ci, le parquet de Bruxelles ne fera aucun autre commentaire.

"Endiguer complètement la mafia, on ne peut pas", admet Eric Jacobs, le directeur de la Police Judiciaire Fédérale de Bruxelles, "mais il faut mettre des barrières pour la diminuer", estime-t-il. "Je pense qu'on peut être efficace là-dedans. Notre unité résout 100% des meurtres avec auteur inconnu depuis plus de 3 ans. C'est un très haut chiffre, et je suis très fier de mes enquêteurs", se réjouit le directeur.

Un message à la mafia

"C'est aussi un message à la mafia, à ceux qui veulent venir tirer ici, que même s'ils s'enfuient, on les trouve. C'est ça un peu ce qu'on veut faire. Pour retrouver les informations, on doit, autant dans le monde réel que dans le monde virtuel, ouvrir les oreilles. Bien regarder, écouter, et au bon moment avoir la bonne information, et puis commencer à travailler dessus avec des techniques particulières".

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