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Ce mardi 23 juillet est un grand jour pour la famille royale belge: l'héritière du trône, la princesse Elisabeth, a été officiellement diplômée d'un bachelier en histoire et politique au Lincoln College de l'université d'Oxford. À cette occasion, nous avons reçu Vincent Dujardin, professeur à l'UCLouvain et spécialisé dans l'histoire de la monarchie belge dans le RTL info 19h.
Pourquoi la princesse a-t-elle choisi d'étudier à l'étranger?
Il y a certainement plusieurs raisons. La première, c'est évidemment l'excellence de la formation. Oxford, Harvard, vous êtes dans le top mondial. La deuxième, c'est aussi le réseau international que vous tissez. À Harvard, il y a des étudiants qui viennent du monde entier. Il y a aussi un réseau d'alumni auxquels vous avez accès, qui est extraordinairement intéressant dans ces deux universités, quand on voit la liste prestigieuse de ces alumni.
Troisièmement, je dirais qu'elle connaît déjà la bonne maîtrise des langues nationales, mais avec Oxford et Harvard, elle maîtrisera vraiment parfaitement l'anglais, ce qui est très précieux pour un futur roi ou une future reine, dans la mesure où l'agenda du roi aujourd'hui, 30 %, est tourné vers l'étranger. Ça, c'est aussi une dimension importante.
Et enfin, pour déployer ses ailes, ça a été dit, à l'étranger, c'est peut-être plus facile. Plus loin des regards. La princesse Amalia des Pays-Bas a eu quelques soucis à l'Université d'Amsterdam, même des menaces physiques. À Oxford, à Harvard, vous êtes plus loin des regards, et c'est effectivement plus facile pour pouvoir poursuivre sa formation.
La princesse belge est l'exemple pour les futurs rois et reines. Ils sont extrêmement bien formés aux fonctions qu'ils devront assumer un jour.
C'est vrai que son parcours est déjà fort solide. Est-elle déjà tout à fait prête à régner pour autant? Peut-être pas. C'est vrai que même après son master, elle devrait encore poursuivre une série d'années de formation dans des secteurs qui pourraient être complémentaires.
Mais vous avez raison, beaucoup de princes héritiers et de princesses héritières aujourd'hui se forment également davantage sur le plan universitaire. C'est déjà vrai pour la génération d'aujourd'hui, quand on regarde le Grand-Duché, quand on regarde les Pays-Bas, quand on regarde la Belgique.
Le roi Philippe était le premier universitaire de la famille étant diplômé en sciences politiques à l'Université de Stanford, et lui-même est passé par Oxford il y a 40 ans, pour un trimestre avant de partir vers Stanford. Il y a environ 40 ans, en 1983, il est passé là un trimestre. Et puis le roi Baudouin a reçu aussi un beau diplôme dans le même théâtre dans lequel a reçu son diplôme la princesse Élisabeth aujourd'hui, mais c'était différent.
C'était un doctorat honoris causa, pour les mérites qui ont été soulignés de son application dans la construction européenne à l'époque.
Là on est en 1987. Mais c'est l'occasion justement de dire que pour la formation des futurs rois et des futures reines, les circonstances comptent beaucoup aussi. Le prince Baudouin est devenu prince royal à l'âge de 19 ans, et donc n'a pas eu l'occasion d'avoir la même formation que la princesse Élisabeth, qui bénéficie de conditions vraiment optimales. Et c'est vrai qu'elle saisit pleinement ces opportunités qui lui sont offertes.