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Le tribunal correctionnel du Brabant wallon a consacré une audience entière, mercredi, à l'examen d'un important dossier de passeurs de migrants vers l'Angleterre. Quatorze prévenus étaient cités pour s'expliquer sur ce trafic d'êtres humains qui a duré d'avril 2019 à décembre 2022. Deux peines de huit ans de prison ferme et quatre peines de six ans d'emprisonnement ferme ont été requises contre les prévenus dont le parquet estime qu'ils ont joué un rôle important dans l'organisation. Le jugement sera rendu le 5 juin.
Le dossier est épais de neuf cartons et évoque plusieurs dizaines de passages de migrants vers l'Angleterre via cette filière. Des camions et des camionnettes de location, parfois avec des remorques, étaient utilisées et certaines caches ont été aménagées par un ferronnier qui, devant le tribunal, affirme ne pas s'être douté qu'il s'agissait de cacher des êtres humains. Les migrants de différentes nationalités étaient dissimulés dans ces caches parfois boulonnées, et recouvertes de marchandises comme des pommes de terre ou des pneus. De fausses factures étaient utilisées pour justifier ces transports de marchandises. Les véhicules transportant les migrants, précédés de voitures ouvreuses pour déjouer les contrôles, passaient par le parking de Jabbeke avant de rejoindre Calais en France, puis de passer en Angleterre. Ils étaient de retour en France dès le lendemain.
Certains des prévenus ont déjà fait l'objet de poursuites en France et en Angleterre pour le même type de faits et l'attention des enquêteurs belges a été attirée sur ce réseau suite à la panne subie par un véhicule transportant des migrants, en avril 2021 à Braine-le-Château. Il est apparu que le réseau pouvait effectuer plusieurs voyages par semaine vers l'Angleterre. Selon certains éléments du dossier, les migrants devaient payer 5.000 euros pour être convoyés clandestinement en Angleterre.