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L'enquête sur l'attaque d'un fourgon pénitentiaire dans laquelle deux agents pénitentiaires ont été tués le 14 mai au péage d'Incarville, dans l'Eure, a été confiée vendredi à trois juges d'instruction parisiens, ont indiqué le parquet de Paris et des sources proches du dossier à l'AFP.
L'information judiciaire menée par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) et confiée à la police judiciaire, a été ouverte notamment des chefs de "meurtres en bande organisée" et "tentatives de meurtres en bande organisée", ainsi qu'"évasion en bande organisée", a précisé le parquet dans un communiqué.
Cette attaque sanglante a permis l'évasion de Mohamed Amra, un détenu multirécidiviste impliqué dans le trafic de stupéfiants. Il est à ce stade toujours recherché ainsi que ses complices.
Trois autres agents pénitentiaires ont également été grièvement blessés dans cette embuscade.
La traque des fugitifs s'organise aussi au-delà des frontières, avec une "notice rouge" émise par Interpol à la demande des autorités françaises.
La traque, qui mobilise des centaines d'enquêteurs, "risque d'être longue", a confié à l'AFP une des sources proches du dossier. Plusieurs auditions de proches de Mohamed Amra, dont ses parents et sa compagne, ont eu lieu, ainsi que des perquisitions, a-t-elle ajouté.
Les enquêteurs "ont des pistes sérieuses (...). Rien n'est exclu, tout est observé, tout est examiné", a dit mardi la procureure de la République de Paris Laure Beccuau, affirmant ne pas "douter" que les fugitifs seront interpellés.
Un hommage national, en présence notamment du Premier ministre Gabriel Attal, a été rendu mercredi à Caen aux deux surveillants pénitentiaires tués, Arnaud Garcia et Fabrice Moello.
L'attaque mortelle, la première depuis 1992 selon la Chancellerie, a entraîné un blocage des prisons pendant plusieurs jours.