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L'avocate de Merita A. a sollicité l'acquittement devant le tribunal correctionnel de Bruxelles mercredi, dans le cadre des plaidoiries au procès Encro. La prévenue est soupçonnée de blanchiment d'argent pour le compte d'une organisation active dans un trafic de drogue, mise en lumière après le décryptage des messageries Encrochat et Sky ECC.
A la demande d'Eridan M.G., l'un des dirigeants présumés du trafic de drogue, des enveloppes d'argent liquide auraient été transférées à plusieurs reprises vers l'Albanie, à destination de la prévenue. Cette dernière, absente lors du procès, "admet avoir reçu quelques paquets", selon son avocate, Me Couquelet. "Mais croyez-vous qu'elle les a ouverts ou qu'elle a compté l'argent ?"
"Recevoir et donner des colis sans poser des questions, c'est un peu standard dans les pays des Balkans, où subsiste une méfiance envers les appareils étatiques", a poursuivi la pénaliste. "Je vous demande de ne pas punir des comportements qui sont tout à fait généraux en Albanie", a-t-elle ainsi enjoint au tribunal.
Selon son conseil, la quinquagénaire voulait simplement rendre service à un homme qu'elle connaissait depuis l'enfance et qu'elle estimait honnête. "Est-ce qu'elle savait pour autant que l'argent était issu d'activités illicites ?", s'est interrogée l'avocate.
Cette dernière a dès lors sollicité l'acquittement de la prévenue, au bénéfice du doute. A titre subsidiaire, la pénaliste a demandé aux juges de tenir compte de la situation de Merita A. "Cette dame de 53 ans ne roule pas sur l'or et voulait aider un ami. Est-ce que l'on ne pourrait pas la laisser tranquille, et éventuellement la condamner à une peine raisonnable, assortie d'un sursis total ?"
Me Couquelet a en outre demandé aux juges de revoir le montant de la confiscation requise par le parquet. "Même si elle savait d'où venait l'argent, elle n'a pas bénéficié de quoi que ce soit."