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Des perquisitions ont eu lieu lundi soir dans les locaux des chaînes d'information kurdes Sterk TV et Medya Haber (Medya News) à Denderleeuw (Flandre orientale), a annoncé mardi le conseil des communautés kurdes de Belgique NavBel. Le parquet, qui confirme l'information, explique que ces perquisitions ont été menées à la demande de la France, dans le cadre d'une enquête sur le financement du terrorisme.
Plusieurs employés auraient été menottés au cours de l'opération et du matériel technique ainsi que des ordinateurs ont été saisis.
"J'ai reçu un appel vers 01h30 du matin me disant que plus d'une centaine d'agents de police essayaient d'entrer dans les studios, sans que nous soyons au courant", explique Daniel Sommer, managing director de Sterk Productions.
Des traces de l'intervention sont visibles dans les locaux, avec des portes forcées et des faux-plafonds arrachés.
"Des membres de la police fédérale ont participé à l'opération. La Belgique agissant à la demande d'un autre pays, il appartient à la justice de ce pays de décider s'il convient ou non de fournir au public davantage d'informations sur cette affaire. Le parquet fédéral ne fournira donc pas d'autres informations pour le moment", a déclaré le parquet, informant que l'opération avait été menée à la demande de la France.
Dans un communiqué, les médias dénoncent une opération "sans raison légale" et NavBel pointe du doigt la responsabilité de la Turquie.
Selon le Congrès national du Kurdistan, une agence de presse kurde à Istanbul, en Turquie, a fait l'objet d'une perquisition au même moment. Cette perquisition aurait conduit à l'arrestation de sept journalistes.
"Le Congrès national du Kurdistan demande au gouvernement belge d'empêcher l'État turc d'exporter son conflit kurde en Belgique. Nous demandons instamment au gouvernement belge de respecter les lois nationales et internationales et de s'abstenir d'agir de manière illégale en s'alignant sur les politiques turques", a réagi l'organisation par voie de communiqué. "Par-dessus tout, il est essentiel de veiller à ce que les Kurdes ne soient pas injustement ciblés à des fins de criminalisation, et la liberté de la presse, si chère à la Belgique, ne doit pas être compromise dans le but d'apaiser le gouvernement turc."