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Près d'une cinquantaine de personnes se sont rassemblées mercredi après-midi à Bruxelles, devant le Service public fédéral (SPF) Justice, pour pointer la déshumanisation des détenus et de leurs proches par le traitement pénitentiaire et revendiquer la possibilité de sortir de la logique du "tout carcéral".
Organisée par le Collectif de proches de détenus de Belgique (CPDB), la manifestation fait écho aux grèves menées depuis début avril par les agents de nombreuses prisons belges et qui dénoncent notamment la surpopulation carcérale.
"Si ces conditions impactent les agents pénitentiaires, elles touchent avant tout les détenus et leurs proches. Or, on entend bien moins la voix de ces personnes qui subissent en première ligne le système carcéral", ont souligné les organisateurs, soutenus entre autres par l'Observatoire international des prisons (OIP) et la Ligue des droits humains.
Pendant ces grèves, les détenus servent de "moyen de pression au prix de leur déshumanisation" et sont souvent livrés à eux-mêmes - "privés de préaux, de douches, de linge, de visites ou encore de soins", a appuyé le CPDB.
"Nous ne sommes alors plus dans une privation de liberté, mais dans une privation d'humanité", a insisté Maryse Boulanger, membre du CPDB.
Les manifestants réclament des mesures politiques concrètes pour lutter contre la surpopulation en prison. Pour cela, ils prônent pour un processus de "décarcéralisation" plus général en vue d'amorcer la transition vers une société où la prison deviendrait "la mesure d'exception".
Depuis le début des grèves, des mesures ont été prises par les autorités et certains détenus sont ainsi autorisés à sortir un mois sur deux de prison. "Ce genre de mesures prouvent que les autorités considèrent certaines personnes aptes à être libérées, et que l'enfermement est un choix politique et non une nécessité. Pourquoi, dans ce cas, ne pas les libérer définitivement?", ont interrogé les manifestants.