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La Belgique est un pays "endetté": qu'est-ce que cela signifie concrètement?

La dette de la Belgique continue de croître, poussant le pays sous la surveillance économique renforcée de l'Union européenne. Entre endettement historique et déficits persistants, les indicateurs financiers belges inquiètent, malgré des taux historiquement bas.

Lorsqu'un État est qualifié d’"endetté", cela signifie qu’il a accumulé des dettes importantes, souvent par le biais d'emprunts pour financer ses dépenses publiques. En Belgique, cette dette s'élève à un niveau supérieur à la moyenne européenne, ce qui suscite des inquiétudes. Un État endetté se caractérise principalement par :

  1. Une dette publique élevée, qui pèse de plus en plus sur l'économie nationale.
  2. Des déficits budgétaires récurrents, traduisant des dépenses régulières supérieures aux revenus de l'État.
  3. Une charge de la dette significative, obligeant l'État à dédier une part importante de son budget au remboursement de la dette.
  4. Un recours à divers types d’emprunts, comme des obligations d'État et des prêts auprès d'institutions financières internationales.

Une dette au niveau européen et au-delà

La dette publique belge a atteint 507,8 milliards d'euros au début de 2024, soit environ 106 % du PIB, une proportion parmi les plus élevées de l'Union européenne. Ce ratio est bien au-dessus de la moyenne européenne, estimée à 82 %, et place la Belgique en cinquième position des pays les plus endettés de l'UE.

Au premier trimestre 2024, la Belgique affichait un déficit de 4,5 % de son PIB, dépassant les moyennes de la zone euro et de l’UE. Selon les prévisions, le déficit devrait continuer d'augmenter pour atteindre 5,6 % d'ici 2029, tandis que la dette publique pourrait dépasser 120 % du PIB d'ici 2030.

Les origines de l’endettement belge

La dette de la Belgique découle de plusieurs facteurs structurels et conjoncturels :

  • Héritage des années 1980 : À cette époque, la Belgique empruntait à des taux très élevés, jusqu'à 14 %, ce qui a contribué à l’accumulation d’une dette durable.
  • Réformes fiscales : Les réductions d'impôts pour certains ménages et entreprises ont restreint les recettes de l'État, entraînant un recours accru à l'emprunt.
  • Crise financière de 2008 : La dette publique est passée de 84 % à 104 % du PIB, notamment pour sauver les banques, une opération ayant coûté 35 milliards d'euros.
  • Coût des crises économiques : Les mesures prises pour atténuer les effets des crises successives ont également pesé sur les finances publiques.

L'endettement public a des conséquences importantes :

  • Une pression sur les finances publiques : Une part significative du budget est consacrée au service de la dette, ce qui limite les ressources pour d'autres dépenses essentielles. Par exemple, certains pays à faible revenu affectent jusqu'à 7,5 % de leur budget au remboursement de leur dette, selon la Banque mondiale.
  • Un frein potentiel à la croissance économique : Un endettement excessif peut peser sur la croissance à long terme.
  • Une stabilité financière en jeu : Des niveaux de dette trop élevés exposent l'État aux fluctuations économiques et financières.
  • Un impact sur la notation de crédit : Un niveau de dette élevé peut mener à une dégradation de la notation de crédit, augmentant le coût des emprunts futurs.

Compte tenu de ces risques, l’Union européenne a placé la Belgique sous surveillance renforcée dans le cadre de la procédure de déficit excessif. Les réformes de gestion de la dette et les ajustements budgétaires sont donc cruciaux pour limiter les effets potentiels de cet endettement sur l'économie belge.

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